Blade runner 2049

Blade runner 2049

De quoi ça parle :

 

En 2049, la production d'humain artificiels connus sous le nom de « réplicants » est à nouveau autorisée. La nouvelle génération de travailleurs est conçue pour obéir aux ordres et leur loyauté est assurée par un contrôle régulier de leurs émotions.

L'agent K est un Blade runner, un policier chargé de traquer et d'éliminer les anciens répliquants. Au cours de sa dernière enquête, il découvre des indices liés à une affaire vieille de 30 ans, une affaire ayant impliqué un autre Blade runner du nom du Deckard.

 

Date de sortie : 04/10/2017

Durée : 2h 44

Genre : Science fiction, Polar, Thriller

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Dennis Villeneuve, réalisateur canadien qui s'est taillé en quelque films la réputation d'être l'un des meilleurs cinéastes du moment, avec Prisoners, Enemy, Sicario et Premier Contact.

 

 

Qui joue dedans ?

 

Ryan Gosling, l'acteur de Drive, Only God forgives, The Place behond the pines, ou plus récemment Lalaland.

 

 

Harisson Ford, qui reprend son rôle de Rick Deckard, et qu'on ne présente plus.

 

 

Robin Wright, l'actrice de Princess Bride, Incassable, Le Congrès ou encore de la série House of cards.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Miraculeusement, oui.

Il n'y avait guère d'espoir de voir un jour une suite de Blade runner être produite et réalisée de façon satisfaisante. Les obstacles semblaient beaucoup trop nombreux pour que la chose se fasse. Tout d'abord, le film initial sorti en l'année 1982 n'a jamais été un succès commercial, malgré l'influence considérable qu'il a eu sur le cinéma de science-fiction de ces trente dernières années. Ensuite, le scénario de ce film était une merveille de subtilité, traitant de nombreux sujets à grande portée philosophique comme l'identité, la nature de l'âme ou les limites de la moralité. Il y avait donc fort à craindre que toute tentative de suite donne un résultat décevant et extrêmement anodin en comparaison. Enfin, les images saisissantes du premier film ont été reproduites dans des dizaines d'autres films depuis, des prequels de Star wars jusqu'au Cinquième élément, de sorte que ce qui le rendait révolutionnaire à l'époque, risquait de sembler cliché aujourd'hui.

 

 

Mais l'approche particulière de Dennis Villeneuve s'avère tout à fait payante. Le cinéaste admire le travail de Ridley Scott sans l’idolâtrer pour autant, et le film qu'il a développé est une continuation pertinente des enjeux de son prédécesseur, et non un remake déguisé. La nostalgie n'est pas du tout la composante centrale ici, comme cela a pu être le cas sur des œuvres récentes comme Jurassic world ou Le Réveil de la Force. Dès la scènes d'ouverture, Villeneuve convoque une nouvelle esthétique, frappante par la blancheur immaculé des paysages agricoles entourant Los Angeles, là où la noirceur était omniprésente dans le film de Scott.

 

Le contexte du scénario tient compte d'un certain nombre d'évolutions qui changent de façon intéressante le contexte, et la perception même des répliquants dans la société. Sans vouloir tirer sur l'ambulance, on est encore une fois très au-dessus de l'approche paresseuse du dernier Star wars, où la situation géopolitique était la même que 30 ans plus tôt, l'Empire et la rébellion ayant simplement changé de nom. Et je prendrai bien soin dans cette critique de ne pas éventer les surprises de l'intrigue qui sont très nombreuses, d'autant que la promotion du film les a intelligemment dissimulées. Si l'histoire est plus satisfaisante pour les spectateurs ayant vu le premier Blade runner, sans nul doute, elle fonctionne toutefois très bien en elle-même, ouvrant ses propres interrogations philosophiques et y répondant à l'échelle de notre personnage central.

 

 

L'ensemble est très maîtrisé, porté par une musique riche en atmosphère qui n'utilise que par petites touches la partition célèbre composée par Vangélis mais en respecte l'esprit. La mise en scène est limpide, les images d'une beauté plastique ahurissante (l'oscar 2018 de la meilleure photographie est d'ores et déjà gagné), les effets spéciaux irréprochables, et le jeu des acteurs très convaincants. On retiendra en particulier l'interprétation très touchante d'Ana de Armas, qui incarne ici une intelligence artificielle dont la relation avec le personnage de K n'est pas sans rappeler Her, l'excellent film de Spike Jonze. Son personnage est ironiquement le plus humain de tout le film, mais Villeneuve ne manque pas de nuancer son propos jusqu'au dernier instant. On retrouve aussi un Harisson Ford à fleur de peau, qui sort de son personnage habituel de vieux baroudeur pour se révéler vulnérable et parfois très émouvant. L'utilisation de son personnage est parfaitement dosée et pensée, que ce soit dans son apparition longtemps attendue ou dans le traitement de la question centrale du premier film : l'identité de Deckard.

 

Ainsi, Blade runner 2049 est une perle inespéré, un film de science-fiction beau et ambitieux, qui enrichie l'univers créé par Ridley Scott et lui faire encore gagner en profondeur.

 

Appréciation : sublime sur le plan visuel et maîtrisé de bout en bout, ce nouveau Blade runner - s'il n'atteint pas les sommets du premier opus - est le meilleur film de science-fiction de ces dernières années.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

La violence particulièrement âpre du film de 1982 est atténuée ici, et si le film est parfois très noir, il demeure toutefois regardable pour les adolescents comme pour les adultes.

 

Verdict : à voir dès 13 ans.

 

 

 

Romain