Captain America - Civil war

Captain America - Civil war

De quoi ça parle :

 

Steeve Rogers, alias Captain America, est à la tête des Avengers. Sous son commandement, des équipes de super-héros interviennent sur le terrain dans tous les pays du monde afin de résoudre des crises trop délicates pour des militaires. Mais un jour, lors d’une opération en Afrique, l’explosion d’une bombe détournée par Scarlet Witch touche un immeuble et cause la mort de dizaines de personnes innocentes. Devant la réaction du public, les Nations Unies mettent en place un acte de régulation des super-héros. Tous ceux qui souhaiteront intervenir sur le terrain devront être enregistrés au préalable et n’agir que sur ordre de l’ONU.

Iron-man voit dans cet acte une chance de contrôler les actions de ses semblables et de limiter les dégâts potentiels. Mais Captain America refuse de signer, considérant que la tâche de défendre des innocents ne saurait être « contrôlée » d’une quelconque façon.

Un compromis semble pouvoir être trouvé au sein des Avengers. Mais la situation dérape soudain lorsque le soldat de l’hiver refait son apparition au cours d’un attentat sanglant. Le mot d’ordre pour tous les pays est de le capturer mort ou vif. Mais Captain America veut encore croire en l’innocence de celui qui fut autrefois son ami d’enfance. Et si cela implique d’affronter Iron-man, ainsi soit-il.

 

Genre : film de super-héros / action / aventure

Durée : 2h 28

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Anthony et Joe Russo, deux frères qui avaient déjà travaillé sur Captain America – Le Soldat de l’hiver. Ils s’étaient fait connaître en 2002 en réalisant Bienvenue à Colinwood et ont travaillé depuis principalement sur des comédies (Toi et moi... et Dupré) et des épisodes de séries télévisées (Arrested Development).

 

Qui joue dedans ?

 

Chris Evans, maintenant bien établi dans le rôle de Captain America et qu’on avait découvert ironiquement dans le rôle d'un autre super-héros, la torche humaine dans le film Les 4 fantastiques en 2005, puis dans Sunshine de Dany Boyle. Récemment, on l’a vu dans le film de science-fiction Le Transperce-neige.

 

 

Robert Downey Jr, dont la carrière a explosé depuis qu’il incarne Iron-man bien sûr et dont on peut citer les rôles dans les films Sherlock Holmes, Date limite, Kiss Kiss Bang Bang, Le Juge...

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Pas mal du tout !

Alors qu’on restait sur une impression un peu mitigée concernant la phase II développée par les studios Marvel (celle s’étendant entre Avengers et Avengers – L’Ere d’Ultron), il devenait important de relancer l’intérêt des spectateurs pour ces super-héros dont on suit les exploits depuis déjà 13 films ( !).

Le défi est relevé avec Civil war qui, s’il n’est pas exempt de défauts, constitue toutefois un jalon narratif nettement plus satisfaisant que le dernier film Avengers en date.

 

Mais d’abord, que signifie ce titre de Civil war ? C’est en fait l’intitulé d’un arc narratif développé dans les comics Marvel il y a une dizaine d’années de cela. Comme dans le film présent, il y était question d’une loi mise en place pour réguler l’activité des super-héros et notamment leur refuser le droit d’agir dans l’anonymat. Le concept a marqué durablement les lecteurs, car il est d’une grande pertinence lorsque l’on tente de se représenter un univers cohérent dans lequel les super-héros seraient une réalité. L’idée que de sur-hommes interviennent dans les rues afin de défendre la veuve et l’orphelin n’a pas que des attraits. Qu’est-ce qui autorise ces individus surarmés à représenter la loi et ont-ils seulement le droit de réprimer les crimes par la violence ?

 

 

C’est une thématique à la mode puisqu’elle était déjà au centre des enjeux de Batman VS Superman le mois dernier, mais cette fois-ci la recette est mieux réussie. Car le fait de poser cette question dans un univers déjà bien développé permet de faire intervenir de nombreux personnages et de leur faire choisir un camp : celui de l’ordre établi avec Iron-man, ou celui de l’action individuelle libre de toute contrainte avec Captain America.

Bien sûr, on peut se demander en quoi il s'agit davantage d'un film Captain America que d'un film Iron-man dans ces conditions. Et à vrai dire, les deux héros ont à peu près le même temps à l'écran. Seul la position du Captain comme champion des "insurgés" lui donne plus naturellement le titre de personnages principal, mais les points de vue défendus par les deux camps se défendent tout à fait.

Ces deux figures emblématiques de l'univers Marvel gagnent grandement en profondeur par cette confrontation idéologique et on saluera l’intelligence du scénario bien que celui-ci soit tout de même un peu trop chargé. Il est parfois difficile de suivre tous les tenants et aboutissants de l’intrigue tant celle-ci se disperse littéralement aux quatre coins du monde. Mais il est évident que le film a été pensé de façon très scrupuleuse pour que toutes ses sous-intrigues développent soit l’un des deux protagonistes principaux, soit le monde dans lequel ils évoluent.

 

Le récit jongle donc ici avec une bonne douzaine de personnages, sans qu’aucun n’apparaisse comme bâclé. On appréciera la façon dont les petits nouveaux Spiderman et Black panther sont introduits dans le récit et on se réjouira de revoir Ant-man, Vision, Black widow et Hawk-eye qui ont tous des scènes savoureuses dans lesquelles s'illustrer.

Cette fois, pas de méchant grossièrement inséré pour donner une raison aux super-héros de se réconcilier dans le dernier acte. Le personnage incarné par l’excellent Daniel Brül est tout sauf un méchant classique. Ses motivations et ses objectifs lui donnent une dimension tragique et une saveur douce-amère, parfaite pour donner de la gravité au conflit.

 

Si l’on peut déplorer que, pendant une heure et demi, le film fasse principalement de l’exposition, l’heure suivante compense largement l’attente, notamment lorsque se produit la bataille rangée promise par les bande-annonces du film. A ce sujet, on constatera avec plaisir que l’équipe marketing a eu l’intelligence de ne pas révéler ses meilleurs atouts cette fois. Spiderman et Ant-man en particulier assurent le show alors qu'ils étaient pratiquement absent des images promotionnelles.

Quant au duel Captain America / Iron-man, il est à la hauteur de l’attente. Et le dernier acte atteint même des sommets dramatiques qu’on avait rarement vus dans les films Marvel. Devant un pareil constat, on ne peut que regretter qu'Avengers 2 n’ait pas eu autant à offrir.

 

Appréciation : un bon cru Marvel qui, après un démarrage un peu longuet, procure au public un grand spectacle ultra-divertissant et se permet une réflexion intéressante sur l’usage de la force armée.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

On commence à connaître la recette chez Marvel. La violence y est à l’image des bande-dessinées : stylisée et sans véritable effusion de sang. Une certaine intensité et une noirceur inattendue dans quelques scènes nécessite toutefois de ne pas montrer ce film à de jeunes enfants.

 

Verdict : à voir dès 10 ans.

 

 

Romain