Les 7 Samouraïs

Les 7 Samouraïs

De quoi ça parle : 

Au XVIème siècle, dans un Japon médiéval, un village est menacé par des bandits. Les villageois décident alors d’embaucher des samouraïs pour les défendre.


 

Date de sortie : 1954

Durée : 207 minutes

Genre : Drame, film d’action


 

Bande-annonce


 

Qui l’a fait ?  Akira Kurosawa


 

Qui joue dedans ?

Beaucoup de personnes. Citons seulement les sept samouraïs, personnages principaux de ce film fleuve.

Takashi Shimura : Kanbei Shimada, le chef des samouraïs

Toshirô Mifune : Kikuchiyo, le "faux" samouraï

Yoshio Inaba : Gorobei Katayama

Daisuke Kato : Shichiroji

Minoru Chiaki : Heihachi Hayashida, le blagueur

Seiji Miyaguchi : Kyuzo, le samouraï laconique

Isao Kimura : Katsushiro Okamoto, le jeune premier



 

Est-ce un bon film ?

Je ne crois pas me tromper, vous avez sûrement déjà entendu parler de ce film. C’est un classique. Considéré comme l’un des meilleurs films de tous les temps, régulièrement cité par des réalisateurs comme Georges Lucas, Steven Spielberg ou Paul Verhoeven, le monde entier s’accorde à dire que c’est un bon film et je ne vais pas le contredire. Il a profondément influencé des genres entiers, les films d’aventures, les westerns, les films de science-fiction, en particulier. Et son réalisateur, Akira Kurosawa, est peint comme le Beethoven du cinéma. Mais alors, pourquoi ? En quoi ce film en particulier et en général, le cinéma d’Akira Kurosawa est aussi unanimement reconnu ? Dans ce film, les thèmes abordés sont d’une grande justesse : bien que solidement planté dans l’univers du Japon médiéval, « les 7 samouraïs » a une portée universelle. Les faibles opprimés qui cherchent l’aide de mercenaires contre des bandits, c’est une histoire qui peut parler à tout le monde. Et pour porter cette histoire, des acteurs principaux, devenus iconiques. On trouve notamment, Toshiro Mifune, dans son rôle de chien fou, s’élevant de sa condition sociale par le sabre, et Seiji Miyaguchi, jouant un tueur aussi discret qu’efficace, qui n’avait pourtant jamais touché un sabre de sa vie. Sa musique au parfum de mambo (une petite révolution dans le cinéma japonais de l’époque) est encore aujourd’hui abondamment citée, comme dans « l’Ile aux chiens » de Wes Anderson. Le tout filmé par la caméra d’Akira Kurosawa, le maître du mouvement.


 

Pour bien comprendre le cinéma de Kurosawa, je ne peux que vous conseiller cette vidéo. Je la résume brièvement pour les non anglophones. Le cinéma est l’art de montrer du mouvement. C’est ce qui le différencie de la radio ou du théâtre, média beaucoup plus figés. On peut distinguer plusieurs types de mouvement chez Kurosawa, chacun avec une signification bien précise. Le mouvement de phénomènes naturels tout d’abord : pluie, feu, brume, vent, qui apportent des clés de lecture à la scène. Personnages guerriers ou menaçants ? Il y aura du feu. Une scène de deuil ? De la pluie. Un mystère ? De la brume… c’est aussi simple que ça. Ça peut sembler enfoncer des portes ouvertes, mais ce sont des portes qu’on a bien souvent tendance à refermer. Deuxième mouvement : celui des foules. À l’écran, si un personnage est étonné par un événement, il faudra le filmer de près pour faire passer l’émotion. Prenez maintenant 25 personnages étonnes, l’effet n’est plus du tout le même et gagne en puissance. Le mouvement des individus, ensuite. Kurosawa demandait à ses acteurs de trouver une mimique à leurs personnages qui les rendaient reconnaissables et qui, selon ses variations, indiquait ses humeurs. Pour retranscrire avec le plus de fluidité les subtilités du mouvement de ses acteurs, Kurosawa a popularisé l’usage de caméra multiples, procédé reprit plus tard dans tout Hollywood. Et enfin, le mouvement de caméra. Kurosawa est d’une très grande inventivité quand il s’agit d’utiliser sa caméra. D’un plan large, il passe à un gros plan, puis à un plan épaule sans coupure, chaque échelle de plan racontant quelque chose de nouveau au spectateur. Et enfin, le mouvement du montage - Kurosawa montait lui-même ses films. Son art était de couper la scène dans un des mouvements décrits plus haut. L’attention du spectateur toujours prise par le mouvement ne verra pas la coupure entre les différents plans. Garder la main sur le montage lui permet aussi de créer du rythme et ainsi garder l’attention du spectateur en le surprenant, grâce à des changements brutaux. Ces différentes combinaisons de mouvements font du cinéma d’Akira Kurosawa, un objet extrêmement riche et puissant quand il s’agit de raconter des histoires. « Les 7 samouraïs » en est un exemple parfait.



 

 

C'est pour quel public ?

La durée du film (3h20) est un petit défi en soi, surtout pour un film dans une langue étrangère et en noir et blanc. Il y a certaines scènes de violence explicite - même si elles sont beaucoup moins gores que dans certaines productions plus modernes. À vu de nez, je dirai pas moins de 12 ans.