Patients

Patients

De quoi ça parle :

 

Ben retrouve peu à peu conscience dans un hôpital après un accident qui l'a laissé tétraplégique incomplet. Seuls son bras droit et sa jambe gauche réagissent, très difficilement. Il est donc totalement dépendant du personnel du centre de rééducation où on l'a envoyé.

Passé les premiers moments de stupéfaction, et le choc d'être traité comme un handicapés lourd parmi des dizaines par les infirmiers et infirmières, Ben commence à s'intéresser aux autres personnes soignées dans ce service. Il constate bientôt qu'il y a toutes sortes de gens qui partagent sa condition, avec des pathologies très diverses et une expérience des hôpitaux radicalement différente, depuis les individus les plus fermés aux plus extravertis.

Peu à peu, il construit des amitiés et même un peu de romance dans ce cadre étrange qui va devenir pendant quelques temps son seul univers possible.

 

Date de sortie : 01/03/17

Durée : 1h50

Genre : drame, comédie sociale

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Grand Corps Malade, slamer bien connu de la scène français qui met ici en scène sa propre histoire avec l'aide du réalisateur Mehdi Idir.

 

 

Qui joue dedans ?

 

Pablo Pauly, jeune acteur français qui s'est fait connaître dans la série Les Lascars et qu'on a vu au cinéma dans Amour sur place ou à emporter, La Fille de Brest, Discount, Carole Matthieu.

 

 

Soufiane Guerrab, que l'on a vu au cinéma dans D'une pierre deux coups, Dheepan, La Loi du marché, Duel au soleil...

 

 

 

Mais aussi : Moussa Mansaly, Nailia Hrzoune, Frank Falise...

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Très bonne surprise que Patients. Avec ce sujet, on pouvait craindre un film français pétri de bons sentiments avec un message bienpensant un peu balourd, mais il n'en est rien. Dès les premières instants, la mise en scène très efficace nous place du point du vue de ce jeune homme en état de choc, prisonnier de son propre corps alors qu'il était encore tout récemment un basketteur prometteur. La sidération dans laquelle est plongé Ben durant ses premiers jours d'hospitalition est très bien rendue, et le spectateur s'identifie sans mal à lui, s'imaginant dans sa situation et se figurant le côté surréaliste de la chose mieux que dans aucun autre film à ma connaissance.

 

 

Rapidement, Ben voit se mettre en place un quotidien bien réglé, dans lequel il est à chaque instant assisté par le personnel du centre de rééducation, que ce soit pour manger, se laver, téléphoner. Toute intimité lui est soudain impossible, et la tentation du désespoir est toujours là, en périphérie de sa conscience. Mais ce film n'est pas un pensum moralisateur destiné à nous faire culpabiliser d'être bien portant. C'est une oeuvre profondément positive qui met en avant la puissance de l'humour et l'importance de la distance que le personnage construit par rapport son environnement. Il faut dire que Ben n'est pas condamné à son handicap de fçon irrémédiable. Il a l'espoir de se remettre, en tout cas en grande partie. Et c'est bien ce qui fait toute la différence avec d'autres patients au sort beaucoup moins enviable. Ce léger décallage entre lui et les autres renforce justement l'identification du spectateur. Nous plongeons d'autant plus volontier dans le cadre de ce centre de rééducation que nous partageons le regard un peu extérieur de Ben, et que c'est un peu malgré nous, comme lui, que nous allons lentement nous attacher à tous ces gens qui parviennent à garder leur humanité malgré leur situation précaire.

 

Saluons au passage le travail des acteurs, car tous ici sont absoluement excellents, du premier rôle jusqu'au plus petit. Les dialogues bien écrits sonnent juste, l'humour fait mouche tout en restant très crédible, et on n'a jamais l'impression que le récit triche avec les émotions des personnages ou essaie de manipuler le spectateur. Il est particulièrement plaisant de voir un film français réussir un tel tour de force et on suivra avec curiosité les prochaines incursions dans 7ème art de ses deux auteurs / metteurs en scène.

 

Appréciation : un film référence sur le handicap et la guérison, porté par une troupe d'excellents acteurs, un scénario excellent et une mise en scène au diapason.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Le film, s'il est très direct sur le sujet qu'il traite, le fait avec beaucoup de goût. Aucune violence crue, aucune nudité ou contenu choquant à signaler. Les personnages s'expriment de façon assez crue mais sans en rajouter. On pourra donc conseiller ce film dès l'âge de 14 ans

 

Verdict : pour adultes et adolescents, dès 14 ans.

 

 

Romain