Quelques minutes après minuit

Quelques minutes après minuit

De quoi ça parle :

 

À 13 ans, Connor doit faire face à un quotidien très difficile. Sa mère atteinte d'un cancer pourrait bien être hospitalisée dans les prochains jours, et aucun traitement ne semble en mesure de la guérir. Le père de Connor vit aux États unis où il a fondé une autre famille. Quant à sa grand-mère maternelle, elle semble décidée à prendre en main chaque aspect de la vie de son petit-fils.

 

De plus en plus désemparé, Connor s'évade dans les dessins qu'il réalise dans sa chambre. Un soir, sa concentration est rompue par un bruit suspect venu de l'extérieur. Sur la colline voisine de sa maison, directement en face de sa fenêtre, se dresse un vieil if, vieux comme le monde. Et voici que cet arbre étrange prend l'apparence d'un géant monstrueux qui marche d'un pas sinistre vers la chambre du garçon. Après une entrée tonitruante, le colosse ne se montre pourtant pas agressif. Il prétend être venu pour raconter trois histoires à Connor, trois histoires qui lui apprendront ce qu'il a besoin de savoir pour mettre fin au mal qui ronge son existence.

 

Date de sortie : 04/01/2017

Durée : 1h 48

Genre : Drame, Conte philosophique

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Juan Antonio Bayona, jeune réalisateur espagnol ayant dirigé L'Orphelinat et The Impossible.

 

 

Qui joue dedans ?

 

Lewis Macdougall, jeune acteur anglais qu'on avait déjà vu dans Pan de Joe Wright.

 

 

Felicity Jones, actrice anglaise et héroïne du tout récent Star wars – Rogue one.

 

 

Sigourney Weaver, immense actrice américaine connue pour le rôle culte d'Ellen Ripley dans la saga Alien, oscarisée pour le rôle de Diane Fossey dans Gorille dans la brume, et qu'on a vu plus récemment dans Chappie, Avatar ou Exodus.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Œuvre touchante sur la solitude absolue de l'adolescence confrontée à l'imminence de la mort d'un proche, Quelques minutes après minuit (A monster call en V.O.) est adapté du roman de Patrick Ness, lequel signe lui-même le scénario du film. Le résultat est extrêmement fidèle, et on retrouve tous les aspects importants du livre ainsi que ses nuances les plus subtiles. Le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona apporte également sa propre sensibilité à cette histoire entre le drame et la fantasmagorie. Il compose une très belle atmosphère, à l'esthétique léchée et aux personnages bien campés.

 

Les comédiens sont bons, le ton bien maîtrisé et sans pathos malgré le sujet délicat. De plus, les intrusions du fantastique sont parfaitement intégrées. Chaque apparition du monstre se manifeste par des signes extérieurs tantôt subtils tantôt spectaculaires. La créature est le personnage le mieux campé du film à vrai dire. Son design frappant et original lui donne une prestance évidente, encore renforcée par l'interprétation magnétique de Liam Neeson. Le célèbre comédien irlandais donne au monstre ses mouvements et sa voix profonde, tour à tour grondante et rassurante. Ce casting est la touche de génie du film.

 

 

On appréciera aussi les choix du réalisateur pour la mise en place des contes dont le monstre va faire le récit au jeune Connor. Oniriques et empreintes de noirceur, ces séquences rappellent notamment la scène de Harry Potter et les reliques de la mort dans laquelle Hermione racontait aux spectateurs le conte des trois frères. La morale insaisissable de ces petites histoires a toujours un lien direct avec les tourments de Connor, et l'un des principaux attraits du scénario et de laisser le jeune héros comprendre en même temps que nous où le monstre veut en venir.

 

La conclusion du film est aussi naturelle qu'inévitable. Et la force du récit réside dans sa valeur thérapeutique. On ne sort pas indemne de ce film, mais les dernières scènes procurent un sentiment d'apaisement rare au cinéma. Une expérience sensorielle et émotionnelle rare.

 

Appréciation : film poétique sur une thématique souvent évitée par les grands studios, Quelques minutes après minuit est une œuvre belle et lucide qui mérite largement le détour.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Vu le sujet délicat, mieux vaut prendre quelques pincettes sur l'âge des spectateurs. Le film est à recommander à partir de 12 ans, ce qui est à peu de choses près l'âge du héros. Le récit est taillé pour les jeunes adolescents, mais il ne manquera pas de toucher aussi les adultes.

Si le thème est assez dur cependant, le film le traite toujours avec une grande délicatesse. Aucune faute de goût à déplorer.

 

Verdict : à voir dès 12 ans.

 

 

Romain