Star wars - Rogue One

Star wars - Rogue One

De quoi ça parle :

 

Depuis 19 ans, l'empire galactique étend sa domination dans toute la galaxie. Mais la machine impériale commence peu à peu à s'enrayer. Des mouvements de résistance apparaissent dans tous les systèmes et s'unissent sous la bannière de l'Alliance rebelle. Pour mettre un terme définitif à la révolte, l'Empereur Palpatine a ordonné la construction d'une arme redoutable, capable de détruire des planètes entières : l'Etoile de la mort.

 

La technologie nécessaire à faire fonctionner cette terrible machine de guerre est l'oeuvre du scientifique Gallen Erso. Sa fille, Jyn, a fui toute sa vie les troupes de l'empire, mais c'est finalement l'Alliance rebelle qui la retrouve et l'identifie en premier. Une mission lui est alors confiée : retrouver un chef de guerre rebelle qui était autrefois en lien avec son père afin d'en savoir plus sur le projet "Etoile de la mort". Jyn accepte sans enthousiasme, prête à se retirer du jeu à la première occasion. Mais à mesure qu'elle se rapproche de son père, les véritables enjeux du conflit se dévoilent et une terrible course contre la mort s'engage entre les rebelles et l'Empire.

 

Date de sortie : 14/12/2016

Genre : Space Fantasy, film de guerre

Durée : 2h 14

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Gareth Edwards, réalisateur de Monsters et du dernier film Godzilla.

 

Qui joue dedans ?

 

Felicity Jones, actrice anglaise qu'on a vue dans Une Merveilleuse histoire du temps et Inferno.

 

 

Diego Luna, acteur mexicain que l'on n'a guère vu que dans Blood father.

 

 

Ben Mendelsohn, acteur australien réputé que l'on a vu dans Exodus, Lost river, The Place behond the pines.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Expérimental à plus d'un titre, Rogue one constitue le premier film à gros budget se situant dans l'univers Star wars mais ne s'inscrivant pas dans la saga elle-même. Autrement dit, il ne fait partie d'aucune des trois trilogies racontant le destin de la famille Skywalker. Ceux qui s'attendaient à avoir cette année la suite des aventures de Rey et de Finn pourront donc être déçus dans un premier temps, mais il serait dommage de bouder ce nouveau film, car il s'agit d'une remarquable réussite.

 

Nous voici donc plongé dans un contexte qui nous est à la fois familier et étranger. Cette fois ce ne sont pas les Skywalker que nous suivons, mais la famille Erso, et plus particulièrement la petite Jyn. Enfant de la guerre, celle-ci constitue un protagoniste typique de l'univers Star wars : une femme forte, au passé chargé, mais appellée à une haute destinée par la Force. Point de jedi et de sabre-lasers cependant ici. C'est la guerre qui nous est dépeinte, et d'une manière bien plus concrête qu'au cours des sept films précédents. Jyn et ses compagnons, s'ils correspondent à des archétypes, sont des personages véritablement nouveaux. Certains ne correspondant pas du tout au profil de héros tels qu'on a pu en croiser ailleurs dans la saga.

 

 

C'est la partie souterraine de la guerre qui nous est dépeinte pendant l'essentiel du film, avec ses opérations d'espionnage, d'élimination, ses embuscades, sabotages et autres guerilla. L'effet en est assez déconcertant, mais bientôt il apparaît que Gareth Edwards a su se montrer tout à la fois audacieux et respectueux de l'univers dans lequel se situe son récit. Son approche donne un côté absoluement grandiose à tous les lieux et vaisseaux visités. Les planètes sont variées, originales et permettent d'explorer des thématiques nouvelles qui complètent remarquablement celles traitées autrefois par George Lucas. Ainsi, la planète Jheda constitue à la fois un enjeu stratégique et religieux, en raison de la ville sainte qui s'y trouve, et du temple de la Force bâti en son coeur. Ce symbole des anciennes croyances de la république donne une profondeur inédite au conflit, et le recontextualiste, à mi-chemin entre le massacre des jedi auquel on avait assisté dans le dantesque épisode III et le début des aventures de Luke Skywalker dans l'épisode IV.

 

 

Bonne surprise : la thématique de la foi est au centre du parcours des personnages, comme si l'absence des jedi et l'atmosphère de moralité incertaine qui règne nécessitait justement que chacun retrouve le fondement de ses croyances afin de se rappeler de la raison pour laquelle il combat. Nos héros sont en quête de rédemption, de révélation divine pour certains et le film parvient à générer des sentiments rares dans Star wars, en particulier dans son fantastique dernier acte (dont le final ne manquera pas de laisser les fans les plus exigeants totalement extatiques).

Le film porte en lui un certain desespoir, mais il n'oublie pas pour autant d'injecter de l'humour bien dosé au fur et à mesure de sa progression, principalement grâce au personnage de K2-SO, un droid impérial reprogrammé par les rebelles, et qui a tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête. Le ton Star wars est ainsi respecté, mais sans jamais donner l'impression de tomber dans la redite (comme c'était malheureusement le cas pour "Le Réveil de la Force" l'année dernière). Ici, tout est neuf, repensé, et quand une référence est faite à la saga, elle est (presque) toujours légitime.

 

 

Mentionnons enfin le travail remarquable accompli par le compositeur Michael Giacchino, lequel se voit confier la lourde tâche de remplacer pour la première fois le légendaire John Williams sur un film Star wars. Giacchino est clairement un immense fan de l'oeuvre de son illustre ainé, car il parvient tout à la fois à réaliser un hommage approprié aux musiques emblématiques de Star wars, à incorporer des nouveaux thèmes qui complètent superbement cette immense tapisserie musicale, et à donner une atmosphère unique à ce film.

 

On sort de ce Rogue one à la fois nostalgique et porté par un souffle nouveau, heureux de retrouver un univers plus passionnant et plus pertinent que jamais. Star wars est bel et bien l'équivalent actuel des grandes mythologies antiques, une allégorie gigantesque et inépuisable nous permettant d'aborder entre toutes les générations les questionnement de notre temps ; un commentaire nécessaire, pertinent autant que serein car détaché des débats politiques ou religieux qui s'enflamment sitôt que l'on parle des problèmes propres à notre monde. A travers cette saga située il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, des conteurs d'aujourd'hui peuvent ainsi nous rappeler les valeurs à défendre et la nécessité de placer la foi au coeur de toute chose.

 

Appréciation : expérience audacieuse et remarquablement payante, Rogue one offre aux fans de Star wars et aux amateurs de cinéma épique leur meilleur film de l'année. A ne pas manquer !

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

L'une des grandes forces de Star wars est de pouvoir traiter de sujets très adultes et très sombres tout en les rendant accessible à toute la famille. Excepté l'épisode III (en raison de la descente aux enfers de son protagoniste), Rogue one est le film le plus sombre de la saga. Mais sa violence est traitée avec beaucoup de goût, sans effusion de sang, ni images choquantes. Que les parents qui veulent y emmener leurs enfants soient tout de même conscients que le film traite de la guerre, et ne s'en cache pas. Autrement dit, ne vous attendez pas à ce que beaucoup de héros survivent à cette aventure. Les sacrifices dépeints ici ont toutefois énormément de sens, et aucune mort n'est gratuite. En fait, la victoire des héros de l'épisode IV n'est que plus éclatante maintenant que l'on découvre à quelle prix elle a été obtenue.

 

Verdict : à voir à partir de 10 ans.

 

Romain