Alice de l'autre côté du miroir
De quoi ça parle :
Trois ans ont passé depuis qu’Alice est revenue du pays des merveilles, animée d’une nouvelle détermination. En tant que capitaine de vaisseau, elle a pu gagner le respect de ses hommes et de ses employeurs. Aussi lorsqu’elle revient sur les côtes d’Angleterre après un an d’absence, elle est sidérée d’apprendre que le navire de son défunt père va lui être repris par la compagnie. La mère d’Alice est en partie responsable de cette situation.
Déçue et se sentant trahie, la jeune fille saisit alors la chance de retourner au pays des merveilles. Elle y retrouve le chapelier fou en proie à un mal mystérieux depuis qu’il a acquis la certitude que sa famille avait survécu au Jabberwocky de la reine rouge. Pour le sauver, Alice se met en quête de la chronosphère, un artefact permettant de voyager dans toutes les époques et gardé au sein du palais du Temps en personne.
Date de sortie : 01/06/2016
Genre : Fantasy
Durée : 1h53
Qui l’a fait ?
James Bobin, réalisateur britannique peu connu ayant à son actif les deux derniers films sur les Muppets.
Qui joue dedans ?
Mia Wasikowska, qui jouait déjà Alice dans le film de Tim Burton et qu’on a pu voir dans des films comme Crimson peak, Maps to the stars ou encore Albert Nobbs.
Johnny Depp, qu’on ne présente plus depuis qu’il est le collaborateur le plus régulier de Tim Burton et l’incarnation d’un des personnages les plus emblématiques de la pop culture de ces vingt dernières années, à savoir le pirate Jack Sparrow dans la saga Pirates des Caraïbes.
Sacha Baron Cohen, qui interprète ici le Temps et que l’on connaît pour ses rôles dans les Misérables, Hugo Cabret et Sweeney Todd, mais surtout pour les personnages satiriques des films Borat, Brüno et le Dictateur.
Mais aussi : Helena Bonham Carter, Anne Hattaway...
Est-ce un bon film ?
Eh bien, ce n’est pas encore extraordinaire, mais c’est d’un niveau plus satisfaisant que le film de Tim Burton sorti il y a trois ans.
Celui-ci souffrait de plusieurs défauts rédhibitoires, le plus grave de loin étant un manque total de compréhension du roman de Lewis Caroll, lequel se trouvait revu et corrigé en une sorte de Narnia du pauvre, avec une Alice en héroïne de prophétie, une bataille épique et des relations entre les personnages se voulant touchantes alors que les aventures d’Alice ne sont jamais qu’absurdité et poésie.
Et si on ne peut pas dire que la fidélité à l’œuvre d’origine soit plus présente qu’auparavant dans cette suite (loin de là), on constate tout de même une nette amélioration dans l’écriture des personnages. À commencer par Alice elle-même, laquelle devient ici beaucoup plus engageante ne serait-ce que pour sa volonté d’accepter la réalité de ce qui l’entoure sans se poser de question. Alors qu’elle passait l’essentiel du film de Tim Burton à se répéter que son aventure n’était qu’un rêve et à se laisser porter, elle est cette fois un élément actif de l’intrigue, un personnage audacieux taillé pour l’aventure et doté d’un vrai sens de l’abnégation. Certes, cela n’a rien d’original mais au moins cela colle avec le style du film et l’ensemble n’en est que plus cohérent.
Pour le reste, on appréciera un traitement plus nuancé de la reine rouge et de la reine blanche, lesquelles deviennent des personnages moins caricaturaux grâce à plusieurs retours à l’époque de leur prime jeunesse. Le personnage du temps est parfois un peu bâclé, mais l’idée qu’il représente tout au long du film est assez juste, et la conclusion de son arc narratif tout à fait satisfaisante.
Mettons aussi au crédit de cette suite des effets spéciaux de bien meilleure qualité (l’apparence grotesque de la reine rouge est ici presque naturelle), et un production design nettement plus inspiré, que ce soit sur le plan des décors (on notera en particulier le soin apporté au palais du temps et au château de la reine rouge) et des costumes.
Bref, le film constitue plutôt une bonne surprise, et il offre un divertissement agréable.
Appréciation : supérieur au décevant premier volet, Alice de l’autre côté du miroir est un film de fantasy plaisant, bien qu’il n’ait finalement qu’un rapport assez lointain avec les livres de Lewis Caroll.
C’est pour quel public ?
Tout public. Le film est dépourvu de violence ou de passage particulièrement effrayant. Il est de plus porteur de messages positifs sur la famille, l’affirmation de soi et le pardon.
Verdict : à voir dès 8 ans.
Romain