Assassin's creed

Assassin's creed

De quoi ça parle :

 

Callum Lynch, criminel condamné à mort par injection, se réveille après son exécution dans un lieu étrange, à l’écart du monde des vivants. Il fait désormais partie d’un programme de recherche scientifique financé par une mystérieuse société et dont le but est d’explorer sa mémoire génétique et plus particulièrement l’histoire de son ancêtre Aguilar, un assassin ayant vécu en Espagne au XVème siècle. Séance après séance, Callum s’immerge dans la vie de son aïeul à travers l’Animus, un système de réalité virtuelle. L’enjeu véritable de l’expérience se dévoile à lui peu à peu, tandis qu’il prend conscience qu’une guerre secrète fait rage depuis la nuit des temps entre deux organisations redoutables : les assassins et les templiers.

 

Date de sortie : 21/12/2016

Durée : 1h55

Genre : science-fiction, pseudo-historique

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Justin Kurzel, jeune réalisateur australien ayant mis en scène Les Crimes de Snowtown et Macbeth (en 2015) déjà avec Michael Fassbender et Marion Cotillard.

 

 

Qui joue dedans ?

 

Michael Fassbender, acteur d’origine germano-irlandaise très actif ces dernières années dont on peut citer les rôles dans Shame, Inglorious basterds, X-men le commencement et ses deux suites, Steve Jobs, Prometheus, Twelve years a slave, Cartel, etc, etc.

 

 

Marion Cotillard, que l’on ne présente plus depuis qu’elle a reçu un oscar pour son interprétation d’Édith Piaf dans La Môme. On peut citer aussi ses rôles dans De Rouille et d’os, Inception, The Dark Knight rises...

 

 

Mais aussi : Jeremy Irons, Ariane Labed, Michael K. Williams, Brendan Gleeson...

 

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Chaque fois qu’une adaptation de jeu vidéo pointe le bout de son nez dans les salles, la question qui se pose est toujours la même : est-ce que cette fois le cocktail fonctionne au cinéma ?

Certaines arrivaient assez près du but et réussissaient même à impressionner dans une bonne mesure, comme Warcraft ou encore Silent hill, mais aucune n’offrait jamais au public un authentique bon film, une œuvre qui se suffise à elle-même.

 

Les jeux Assassin’s Creed ayant toujours eu un aspect très cinématographique et un univers visuel très riche, ils semblaient constituer un bon candidat pour une nouvelle transposition. Mais, hélas, ce n’est pas encore cette fois-ci que septième et neuvième art parviendront à trouver un terrain d’entente.

 

 

Tout n’est pas à jeter. Loin de là. Les forces visuelles des jeux sont plutôt bien respectées, et on appréciera l’efficacité des scènes d’action et la beauté des images chaque fois que l’on plonge dans l’Espagne du XVème siècle le temps d’un combat ou d’une poursuite. Mais déjà un des problèmes fondamentaux du film apparaît. Les retours dans le passé du personnage principal ne sont que le prétexte à des scènes d’action aussi spectaculaire que dépourvues de toute profondeur narrative. On ne saura littéralement rien sur Aguilar, l’ancêtre assassin de notre protagoniste. Sans doute pour gommer cette impression de vacuité (et aussi pour rentabiliser le cachet de Michael Fassbender), le personnage a le même visage que Callum Lynch. Pourtant l’excuse de la réincarnation n’est jamais invoquée pour justifier la chose. Le spectateur est juste censé accepter que Aguilar et Callum sont des personnages identiques, sans aucune personnalité propre.

 

Vu la manière dont le film est monté, on n’a donc guère le temps d’explorer un tant soit peu l’Espagne de la fin du Moyen Âge. On doit donc se contenter d’une bouillie de clichés sur l’Inquisition et accepter sans poser de question que les « assassins » sont ici les défenseurs du bon droit, des espèces de Robin des bois sur-entraînés dont les motivations pour trucider leurs ennemis par centaines se limitent à dire qu’il faut protéger le « libre-arbitre de l’humanité ».

 

 

Quand le scénario essaie de nous faire passer cette idée à travers la ficelle narrative peu convaincante d’un artefact pseudo-biblique dont on ne nous expliquera jamais les origines ou le fonctionnement de manière claire, on a l’impression de se retrouver devant un mauvais plagiat d’Indiana Jones et du Da Vinci code. Mais après tout pourquoi pas ? Seulement, pour traiter ce genre de sujet de façon divertissante, il faudrait que la mise en scène et les dialogues fassent passer un peu de distance et d’humour. Il faudrait que les personnages soient attachants et divertissants. Or, ce Assassin’s creed se contente d’être sinistre du début à la fin.

Dans ces conditions, l’ennui s’installe très vite et le film passe à une lenteur d’escargot. Le spectateur, de plus en plus détaché du spectacle qui se déroule à l’écran, finit par avoir la sensation de regarder quelqu’un d’autre jouer à une version bâtarde du jeu vidéo. Quiconque a déjà regardé quelqu’un jouer pendant deux heures sait à quel point cela peut se révéler fastidieux.

 

On peut donc oublier très vite cette énième tentative d’adaptation. Au suivant !

 

Appréciation : une adaptation ratée d’un jeu vidéo qu’il aurait fallu repenser et enrichir au lieu de l’appauvrir. Interminable et sans saveur.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

La morale toute relative du protagoniste et les valeurs aussi fumeuses que nauséabondes qui sont véhiculées ici (faire de la violence l’arme qui protège le sacro-saint libre arbitre) rendent le film totalement inapproprié pour un jeune public.

 

De façon paradoxale, la violence est très atténuée afin de demeurer visible par un maximum de spectateurs, mais on ne s’y trompera pas. Assassin’s creed est un film conçu pour les adolescents, mais qui n’est absolument pas adapté à un public adolescent. À déconseiller fortement avant 16 ans.

À déconseiller tout court d’ailleurs…

 

Verdict : une œuvre à la morale douteuse, avec un traitement de la violence totalement hypocrite. À déconseiller fortement aux moins de 16 ans.

 

Romain