Barberousse *****

Barberousse *****

 

Ça parle de quoi ?

Yasumoto, jeune médecin ambitieux récemment diplômé, est envoyé dans le dispensaire d'un quartier pauvre de Tokyo, géré par l'inflexible et énigmatique Barberousse. Carriériste et orgueilleux, le jeune apprenti dédaigne d'accomplir ses tâches de médecin dans ce lieu qu'il considère indigne de son érudition. Puis, au contact de son atypique patron et de certains patients, Yasumoto découvre peu à peu la vie, la mort et le quotidien des bas-fonds, avec son lot de souffrances et de joies.

Le film nous fait suivre le parcours initiatique du jeune médecin et nous révèle progressivement le vrai visage de Barberousse qui cache, derrière ses méthodes peu orthodoxes et un dur caractère, un grand cœur et une totale dévotion pour lutter avec lucidité contre les deux grands fléaux indissociables de ce monde, "la misère et l'ignorance".

 

Date de sortie : 1965

Genre : Drame

Durée : 3h30

 

Bande-annonce

 

Qui l'a fait ?

Akira Kurosawa : Avec Yasujirō Ozu et Kenji Mizoguchi, il est considéré comme le cinéaste japonais le plus célèbre et le plus influent de l'histoire. Entre 1940 et 1993, il réalisa une trentaine de films, dont bon nombre d’entre eux comptent parmi les plus grands chefs d’œuvre du cinéma nippon.

Pour l’anecdote, rappelons que Kurosawa s’est vu remettre un Oscar d’Honneur aux Etats-Unis au terme de sa carrière, qui lui fut remis par deux de ses grands admirateurs, Steven Spielberg et George Lucas. Ce dernier ne s’est d’ailleurs pas caché de s’être ouvertement inspiré de ses films pour « La Guerre des Etoiles », comme le fit également un certain Sergio Leone pour ses western spaghetti.

 

 

Qui joue dedans ?

 

Toshiro Mifune, l'acteur mythique de Kurusawa, qui apparaît dans des rôles clés dans les films Les Sept samouraïs, Rashômon, Le Garde du corps, le Château de l'araignée, etc...

 

 

Yûzô Kayama, acteur japonais en vogue des années 60 qui apparut également dans Sanjuro, Le Sabre du mal, Chûshingura...

 

 

Est-ce un bon film ?

Akira Kurosawa livre ici son dernier film en collaboration avec son acteur fétiche Toshiro Mifune, éblouissant dans le rôle Barberousse : à la fois imposant et bougon en apparence, mais d’une grande sagesse intérieure. Ce rôle, assez éloigné de ceux qu’il a eu l’habitude de tenir, est pourtant l’un de ceux qu’il aura incarnés avec le plus d’évidence, de finesse et d’humanité.

Par ailleurs comme souvent dans ses films, Kurosawa porte une attention particulière à l'élaboration de chacun de ses personnages, principaux comme secondaires. Plus encore dans "Barberousse", chaque rencontre avec un patient du dispensaire est l'occasion de conter une histoire émouvante et donner une belle leçon de vie, tout en s’inscrivant parfaitement dans le récit de l’œuvre, dont on aimerait qu’elle ne se termine jamais. La grande misère que côtoient les deux médecins, parfois désarmante, devient paradoxalement le terreau d’où éclot l’espérance et l’humanisme du jeune Yasumoto.

 

 

La grande beauté de cette œuvre tient également de sa mise en scène sobre et la composition remarquable de chaque plan. Les jeux d’ombres et de lumières, magnifiques, nous font regretter que « Barberousse » soit le dernier film en noir et blanc de Kurosawa. De nombreuses scènes du film, parfois heureuses, parfois terribles, hanteront longtemps les souvenirs du spectateur.

 

Appréciation : Assurément l’un des plus grands films de Kurosawa, ce qui n’est pas peu dire quand on sait le nombre de chefs d’œuvre unanimement reconnus que l’ « Empereur », comme on le surnommait, a réalisés.

 

 

C'est pour quel public ?

« Barberousse » est un film long (3h30, avec entracte !), lent comme le sont souvent les films japonais de l’époque, et traite de sujets parfois durs (la mort, la prostitution, la maladie…). Aussi, bien qu’il ne présente aucune scène particulièrement choquante, il n’est pas à conseiller à un jeune public.

 

Verdict : à réserver aux adultes et aux adolescents.

 

Alexis