Black panther

Black panther

De quoi ça parle :

 

Il y a bien longtemps, au cœur de l'Afrique, une météorite de vibranium s'est écrasée dans la jungle. Ce métal fabuleux, source d'un technologie prodigieuse, est devenu la base d'une puissante civilisation cachée depuis de nombreux siècles. De nos jours, le royaume du Wakanda est un pays isolationniste, défendu par de farouches guerriers et par le plus puissant de tous, le légendaire Black panther. Avec la mort du dernier roi en date, le prince Tchalla peut prétendre à la couronne et conserver l'armure de Black panther.

Mais l'apparition d'un nouveau prétendant au trône et la révélation d'une ancienne tragédie familiale plonge soudain le royaume dans un terrible chaos.

 

Date de sortie : 14/02/2018

Durée : 2h15

Genre : Aventure, Science-fiction

 

Qui l’a fait ?

 

Ryan Coogler, réalisateur de Fruitvale station et de Creed, l'excellent spin-off de la saga Rocky.

 

Est-ce un bon film ?

 

Après une vingtaine de films Marvel sortis en salle, on pourrait penser que le puits de la créativité commencerait à se tarir, mais on aurait tort, car le studio frappe un très grand coup avec Black Panther.

Cette fois, beaucoup de clichés de films de super-héros disparaissent au profit d'une intrigue accrocheuse peuplée d'une multitude de personnages charismatiques, de scènes d'action bien construites et dotée de thématiques riches. Il sera question ici de communautarisme et d'accueil aux réfugiés, de vengeance et de miséricorde, de responsabilité individuelle et de loyauté nationale, de culte des ancêtres et d'émancipation.

 

 

Le récit, s'il demeure assez classique, rompt avec la formule Marvel habituelle puisqu'on ne démarre pas le film sur un protagoniste irresponsable qui devra prendre peu à peu conscience de l'importance de ses responsabilités pour se forger une identité de héros. Le prince Tchalla est déjà plus que conscient de l'énormité de la tâche. Il est déjà Black panther, et la mort de son père va l'amener à confirmer ce statut et devenant également roi aux yeux de son peuple. Mais avec son arrivée au pouvoir, l'image idéalisée qu'il se faisait tant de son royaume que de son illustre géniteur va être malmenée. Car le Wakanda, sous ses dehors d'utopie, porte en lui-même un questionnement terrible : a-t-on le droit de se fermer au reste du monde, en particulier lorsque l'on détient une technologie supérieure à tout autre ?

 

L'un des meilleurs atouts de Black panther est son méchant, Killmonger, clairement le plus réussi de tous les films Marvel à ce jour. Celui-ci est une figure tragique, éternel miroir du héros Tchalla, par son extrémisme et sa volonté de changer le monde entier, y compris par la force. Michael B Jordan est excellent dans le rôle de ce mystérieux mercenaire qui rêve depuis toujours à la légende du Wakanda. Il est d'une brutalité sauvage, mais la souffrance qu'il porte, et le fait que sa motivation repose sur une profonde injustice le rendent éminemment sympathique. Les enjeux dramatiques du film en sont décuplés et le final épique atteint des niveaux d'intensité et d'émotion surprenant pour un film Marvel.

 

 

D'aucuns commettent l'erreur de vouloir communautariser le film, d'en faire une sorte de bannière de fierté raciale. Cette démarche de replis va à l'encontre de la volonté d'ouverture du réalisateur. Tout dans Black panther est là pour créer un récit puissant, sans que l'on ne se préoccupe de savoir si les personnages sont noirs ou blancs. L'identification avec eux fonctionne parfaitement, y compris avec les nombreux personnages féminins, tous plus captivants les uns que les autres, de l'espionne idéaliste Nakia (jouée par Lupita Nyong'o) à la farouche générale Okoye (Danai Gurira), en passant par la reine mère pleine de dignité (Angela Basset) ou par la jeune sœur de Tchalla, inventive et pétillante. Ryan Coogler prend le temps de s'intéresser à chacun de ses protagonistes, pour leur donner un supplément d'âme de façon à ce que lorsque le danger menace, le spectateur soit totalement investi dans les événements.

 

Black panther est un film qui se suffit à lui-même, cohérent de la première à la dernière seconde. Il n'a pas du tout le syndrome de certains Marvel qui ne semblent être qu'une longue bande-annonce pour de futurs films, car ses connexions au reste de l'univers des super-héros sont somme toute assez discrètes. Le récit en est donc élevé à un tout autre niveau. Ryan Coogler fait souffler un vrai vent de fraîcheur sur le cinéma grand spectacle actuel et nous redonne envie de nous émerveiller et de croire à un héroïsme qui va bien plus loin que de simples affrontements. Les vrais héros doivent aussi être de grands rois, attentifs au bien non-seulement de leur peuple, mais aussi de toute l'humanité.

 

Appréciation : magnifique fable sur l'ouverture, beau film d'aventure, film de super-héros singulier, Black panther est la très bonne surprise de ce début d'année.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

La formule Marvel est respectée pour ce qui concerne la violence et la nudité en tout cas. Les enfants pourront regarder le film dès l'âge de huit ou dix ans. On se félicitera de l'approche morale nuancée du réalisateur, entre respect des ancêtres et constante remise en cause. C'est l'humain qui demeure au cœur des préoccupation de son héros. Et même l'ennemi le plus impitoyable mérite que l'on le comprenne. La noblesse de caractère du prince Tchalla et de ses compagnons est un bel exemple à suivre à tous les âges.

 

Verdict : A voir dès 10 ans, 8 ans pour les habitués des films de super-héros.

 

 

Romain