Coco
De quoi ça parle :
Dans la famille de Miguel, la musique est bannie depuis quatre générations, depuis que l'arrière-arrière grand-père du jeune garçon a quitté femme et enfant pour devenir chanteur à succès. Miguel, lui, ne rêve que de devenir mariachi. Il joue de la guitare en cachette, attendant son heure pour suivre les traces de son idole, le légendaire chanteur Ernesto de la Cruz.
Lorsqu'un concours de musique est organisé à l'occasion de la fête des morts, il brave l'autorité de sa famille et va jusqu'à offenser la mémoire des morts pour saisir sa chance. Cet acte lui vaut de se retrouver banni dans le monde des morts où il va découvrir le véritable secret de sa famille.
Date de sortie : 29/11/2017
Durée : 1h 45
Genre : Animation, Comédie, Drame
Qui l’a fait ?
Lee Unkrich, réalisateur qui avait déjà dirigé l'excellent Toy Story 3 chez Pixar et Adrian Molina dont c'est le premier film.
Est-ce un bon film ?
Les studios Pixar nous ont habitués à un certain niveau d'excellence au fil des années et, bien que les films qu'ils produisent chaque année ne soient pas tous d'aussi bonne qualité, leur catalogue est devenu de plus en plus prestigieux depuis la sortie de Toy story en 1996. Si Cars 3 se contentait de plaire aux jeunes enfants, Coco est l'un de ces longs métrages animés qui ne manqueront pas de toucher toutes les générations. Le discours en est à la fois très spécifique, de par l'utilisation de la culture mexicaine, est tout à fait universel car c'est de la famille dont il est question ici.
Ce Pixar va complètement à contre-courant du relativisme actuel sur cette thématique et remet à l'honneur l'idée d'une famille cohérente, construite génération après génération avec une identité, une mémoire et une âme qui lui sont propres. Si le poids de ce bagage pèse sur les épaules du jeune Miguel, de par le carcan qui l'empêche d'exprimer sa propre personnalité de musicien, il est intéressant de voir que les cinéastes choisissent de montrer le personnage échouer dans sa quête d'indépendance absolue sans pour autant condamner son goût pour la musique. Ce n'est qu'en faisant passer les besoins des autres avant les siens que Miguel prouve qu'il a atteint la maturité suffisante pour être traité comme un membre à part entière de son clan. Et en échange, il devient lui-même l'agent du changement au sein de sa famille.
Dans cette jolie leçon de responsabilisation, on retrouve l'esprit du personnage de Mérida dans le film Rebelle, laquelle après avoir réclamé à corps et à cris son indépendance finissait par accepter un mariage de raison pour l'intérêt de sa famille, pour mieux en être finalement dissuadée par la mère qu'elle croyait jusque là inflexible.
Voilà pourquoi on peut chérir les leçons d'un studio comme Pixar dans le paysage actuel de l'animation. Car leurs auteurs savent équilibrer la culture de l'individu cherchant à s'accomplir, si cher aux studios Disney, avec une vision pragmatique d'un monde fait de contraintes nécessaire à la vie en collectivité. C'est le parfait remède à la vision creuse donnée aujourd'hui dans d'innombrables œuvres dites populaire (y compris dans le dernier Star wars en date, hélas). Pas question ici d'enseigner aux enfants qu'ils ont droit par principe à tous ce qu'ils désirent sans avoir à faire d'effort. Pas question de les laisser croire qu'ils réussiront sans l'aide de personne et sans rendre de compte à des parents ou à des mentors. Pixar modernise le message des vieux classiques de Walt Disney sans le dénaturer, et lui permet de perdurer au lieu de se vider peu à peu de sa substance. Coco est un film qui mérite d'être célébré. Les larmes qu'il ne manquera pas de faire verser à ses spectateurs (davantage les adultes que les enfants d'ailleurs) sont parfaitement méritées, car elles touchent à des émotions authentiques et positives.
Appréciation : un très beau film de Noël touchant et juste, qui remet à l'honneur l'idée de la famille et recréé un lien solide entre les générations.
C’est pour quel public ?
Le film est à recommander chaudement à tous ceux qui aiment l'animation et les belles histoires.
Verdict : pour tous.
Romain