Deadpool ***

Deadpool ***

De quoi ça parle :

 

L'individu connu sous le nom de Deadpool n'est pas un super-héros.

Autrefois simple malfrat engagé pour des petits contrats, amoureux d'une femme superbe, Wade Wilson a tout perdu le jour où les médecins lui ont diagnostiqué un cancer totalement incurable. Une mystérieuse organisation lui a ensuite promis de le guérir et, en désespoir de cause, il a accepté de se soumettre à un traitement expérimental.

Si celui-ci a bel et bien guéri Wade, il a aussi fait de lui un monstre, et une véritable machine à tuer qui ne reculera devant rien pour se venger de l'homme responsable de son état.

 

Une chose n'a pas changé cependant. Avec ou sans masque, Wade ne perd jamais son sens de la dérision. En fait, il semblerait même qu'il sache pertinemment qu'il est un personnage de film...

 

Date de sortie : 10/02/2016

Durée : 1h 48

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Tim Miller, dont il s'agit du tout premier film, et qui s'en sort avec les honneurs malgré un budget nettement inférieur à celui des poids lourds du genre.

 

Qui joue dedans ?

 

Ryan Reynolds, acteur peu connu mais ayant plusieurs rôles forts à son actif comme dans les films Buried ou The Voices.

 

 

Morena Baccarin, actrice de télévision d'origine brésilienne, connue pour ses rôles dans les séries Firefly. Homeland, Gotham ou le remake de V.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Avant toute chose, Deadpool est une authentique réussite car il tient les promesses faites par sa bande-annonce ainsi que par l'invraisemblable campagne de publicité qui le précède depuis trois mois. Son protagonistre représente une forme d'antihéros à laquelle les films Marvel ne nous avaient guère habitués depuis qu'ils envahissent nos salles plusieurs fois par an. Il amène avec lui une vraie vague de fraîcheur, accompagnée (il faut bien l'avouer) d'une bonne dose de mauvais goût assumé.

 

Précision importante ensuite : si le personnage est issu des comics de la maison « Marvel », ce film n'est pas une « Production Marvel » à proprement parler. Cette deuxième dénomination ne désigne en fait que les films se situant dans le même univers cinématographique que celui des Avengers (Iron-man, Captain-America, Thor, Hulk, etc....). Dead-pool, pour sa part, est une production des studios Twentieth century Fox. Il partage donc le même univers que les films X-men, lesquels sont souvent référencés dans le scénario. Il n'est pas indispensable de connaître les aventures de Wolverine et de toute sa bande de mutants sur le bout des doigts pour suivre l'action, mais un certain nombre de blagues (dont certaines très drôles) ne seront pas compréhensibles pour des spectateurs n'ayant pas regardé au moins le film les plus récent de la franchise (X-men - Days of the future past).

 

 

Pour en revenir à Deadpool, celui-ci est un personnage pour le moins atypique, car son niveau de décalage avec l'action va nettement plus loin que les vannes auxquelles nous ont habitué des personnages comme Iron-man ou Ant-man. Deadpool ne se contente par d'ironiser sur l'action. Il sait qu'il est un personnage de fiction. Ainsi, il est totalement libre de s'adresser régulièrement aux spectateurs pour commenter les événements, voire l'actualité cinéma dans son ensemble. Cela rend le film d'autant plus pertinent en ce début d'année 2016, car il tient compte de la saturation récente des spectateurs pour le genre « film de super-héros », et en profite pour dynamiter une bonne partie des codes maintenant bien définis du genre.

 

Bien que les origines de Deadpool soient sommes toutes assez classiques, c'est sur la forme que le film va briller. Sa structure scénaristique est ainsi particulièrement soignée, nous plongeant directement dans l'action avec un générique très drôle suivi d'un début in medias res fort efficace, avant de nous expliquer le pourquoi du comment au moyen de flash-backs bien intégrés à l'action, ce qui maintient un rythme soutenu tout du long.

 

 

Ryan Reynolds qui incarne ici l'antihéros prend visiblement un plaisir immense à se montrer aussi transgressif que possible. Si son talent d'acteur n'était plus à démontrer depuis l'excellent The Voices, son sens du comique explose véritablement ici. Deadpool lance vanne sur vanne à un rythme qui ne ralentit jamais, même quand la situation est à son niveau le plus dramatique. Malgré cela, les enjeux demeurent très clairs et le public souhaitera voir cet étrange "héros" arriver à son but. Si les autres personnages sont nettement moins marquants (notamment un méchant purement fonctionnel), aucun ne tire le film vers le bas. En sortant de la salle, les spectateurs - venus en connaissance de cause - quitteront la salle avec la satisfaction d'avoir découvert un premier film réussi sur un personnage encore méconnu.

Reste à espérer qu'à l'avenir, Deadpool affrontera des adversaires plus intéressants de sorte que ses facéties ne soient pas le seul attrait de ses prochaines aventures.

 

Appréciation : un film de super-héros iconoclaste, à l'humour efficace, embrassant totalement sa part de mauvais goût de manière à offrir aux spectateurs un spectacle à la saveur inédite.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Un très gros avertissement s'impose ici. Si Dead pool ressemble à un film de super-héros, il n'est en aucun cas destiné aux enfants. Le personnage passe son temps à jurer et à faire des allusions salaces, racistes ou misogynes. Il s'en prend à peu près à tout le monde en fait, et ne respecte pas grand chose. La violence est très présente et d'une grande intensité graphique.

Tout est fait pour surprendre et choquer le spectateur, et les cinéastes vont parfois très loin dans les extrêmes, aussi les limites de la morale elle-mêmes sont grandement mises à mal. Il faut donc aborder le film comme un divertissement à prendre au deuxième, voire au troisième degré d'où sa présence dans la cave.

 

Verdict : à ne surtout par montrer à des enfants, mais à réserver à un public averti, à partir de 14 ans ou plus.

 

 

Romain