Divergente 3 - Au-delà du mur *
De quoi ça parle :
Tris, Quatre et quelques proches compagnons se décident à franchir la barrière qui marque les frontière de Chicago, laissant la ville au bord de l'insurrection. Ils découvrent une contrée dévastée, où la végétation cède place à des déserts radioactifs dépourvus de vie. Pourtant, alors qu'ils commencent à perdre espoir, ceux qui vivent par-delà le mur finissent par se révéler à eux et par les accueillir dans leurs rangs. Toute une civilisation subsiste dans des villes de haute technologie, plus somptueuses que tout ce que Tris et les autres ont jamais connus.
Il apparait cependant que sous le vernis de la respectabilité se trament de nouveaux jeux de pouvoirs, tout aussi sinistres que ceux qui avaient cours à Chicago.
Qui l’a fait ?
Robert Schwentke, réalisateur de Flight Plan, Red ou RIPD : Brigade fantôme.
Qui joue dedans ?
Shailene Woodley, qui en dehors de la série Divergente est également connue pour Nos étoiles contraires et The Descendants.
Theo James, dont c'est le seul film particulièrement notable.
Naomi Watts, célèbre pour ses rôles dans Mulholland Drive, le King Kong de Peter Jackson, The Impossible, Birdman, The Ring, Perfect mothers, etc...
Est-ce un bon film ?
Jusqu'ici, on pouvait avoir une certaine bienveillance pour la saga Divergente. Certes, son adaptation au cinéma traduisait visiblement une volonté de la part des studios de capitaliser sur le succès des Hunger games, et personne n'était vraiment dupe qu'on avait affaire ici à un ersatz. Mais il s'agissait tout de même d'un ersatz agréable à suivre.
Le concept qui donnait à la saga son titre était amusant, faute d'être très crédible (une société basée sur des castes très rigides divisées au moyen de tests psychologiques assez caricaturaux), et la saga avait quelques fulgurances qui sucitaient le respect, notamment pour son travail sur l'imagerie des rêves et des illusions, ce qui donnait lieu à quelques séquences visuellement très impressionantes. Cela singularisait de plus Divergente par rapport à son plus prestigieux modèle, et participait à en faire une saga agréable à suivre, au moins pour un visionnage occasionnel.
Cette fois, pourtant, il semble bien que le studios Summit ait un peu trop tiré sur la corde. En suivant la méthode maintenant bien établie dans les adaptations de sagas littéraires jeunesse et qui veut que l'on fasse toujours deux films au lieu d'un avec le dernier tome, le film se tire magistralement une balle dans le pied. Car les enjeux du récits sont loin d'être assez forts pour légitimer une telle démarche. Pire encore, le réalisateur développe des éléments du récit sans en préciser clairement le contexte de sorte que le spectateur est paradoxalement plus perdu qui si le scénario s'était concentré sur une trame plus simple. Les enjeux dramatiques - une fois que l'on quitte Chicago - perdent peu à peu de leur sens, et une fois arrivé à la civilisation cachée par-delà le mur, on ne se préoccupe déjà plus de ce qui peut arriver à nos personnages. Tris et Quatre continuent de se promettre un amour éternel face à l'adversité du monde, sans que rien ne vienne contrarier davantage leurs sentiments que de vagues non-dits et quelques malentendus vite résolus. Les autres personnages sont inexistants, y compris les dirigeants joués par des acteurs de standing.
Cette fois, aucune vision ou rêve ne vient donner un peu de saveur à la mise en scène, et on devra se contenter dans ce domaine d'une séquence de souvenir par procuration réchauffée de la saga Harry Potter, en nettement moins intéressant. L'univers de Divergente n'a jamais été aussi oubliable, et les pérpéties n'ont jamais été aussi interchangeables. Dans ces conditions, on voit mal pourquoi les spectateurs devraient s'infliger d'aller encore voir un quatrième volet après ça.
Appréciation : clairement, le film le moins intéressant dans la saga à ce jour. Ennuyeux et sans charme.
C’est pour quel public ?
On le sait, ce sont les adolescents, et plus particulièrement les adolescentes qui sont visés ici. On les imagine mal passer un moment particulièrement agréable cependant, tant le spectacle est mou. Pas de violence ni de contenu choquant en tout cas. On en viendrait presque à le regretter, tant l'ensemble est fade. A ne réserver qu'aux fans inconditionnels.
Verdict : un film sans saveur, mais au contenu totalement inoffensif.