Dofus - Livre 1 : Julith **

Dofus - Livre 1 : Julith **

De quoi ça parle :

 

Dans le monde d'Amakna, il existe six sources de puissance suprême, des œufs de dragon appelés Dofus.

Ceux-ci se sont toujours choisis des gardien afin de manier leur pouvoir à bon escient, mais lorsque ces gardiens deviennent mal-intentionnés, alors la guerre éclate, ravageant tout sur son passage. Jahash, le gardien du Dofus Ivoire était autrefois l'époux de Julith, la gardienne du Dofus Ebène. Quand le pouvoir des ténèbres a été libéré, Jahash a dû se sacrifier afin de le bannir.

Des années plus tard, Julith que tous croyaient morte, revient pour ranimer son ancien Dofus. Pour cela, elle est à la recherche du jeune Joris, un orphelin malicieux qui ne rêve que d'exploits sportifs, et n'a pas idée du complot qui se trame autour de lui.

 

Date de sortie : 03/02/2016

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Anthony Roux, le concepteur du jeu vidéo dont ce film est tiré, et Jean-Jacques Denis, jeune réalisateur dont il s'agit du premier film notable.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Le film Dofus est un produit dérivé de l'univers des jeux vidéos du même nom, une licence à succès développée par un studio français, Ankama Games. Depuis son lancement il y a dix ans, Dofus s'était déjà décliné sur un certain nombre d'autres supports, notamment avec une série animée diffusée à la télévision, Dofus aux trésors de Kérubim. En voyant ce film débarquer dans les salles, on pouvait donc craindre qu'il ne s'agisse que d'une production purement commerciale, à l'image de l'immense majorité des adaptations de jeux vidéos, mais on aurait eu tort cependant.

 

Car force est de reconnaître que dès les toutes premières minutes, la qualité des dessins et de l'animation saute aux yeux. La fluidité et le dynamisme de l'ensemble sont tout bonnement époustouflants, en particulier dans les (forts nombreuses) séquences de combats à base de magie. Les protagonistes virevoltent comme dans les meilleurs moments de Dragon Ball Z, les attaques sont colorées, variées et esthétiques, toujours intéressantes dans leur mise en scène, et le style de chacun des personnage est unique, de même que sa gestuelle et ses interactions avec son environnement.

 

 

Un autre point fort du film réside dans l'univers dépeint, lequel se révèle d'une grande richesse visuelle. Le design des personnages, des costumes, des décors qu'il s'agisse des villes ou des sanctuaires magiques visités par les héros est superbe et fourmille de mille détails intéressants. On voit tout de suite que l'on ne débarque pas ici dans un monde inventé pour le film, mais bien dans un environnement immense développé depuis bien plus longtemps par le biais de jeux adoptant la même esthétique.

 

Les influences sont à trouver évidemment dans l'animation japonaise, mais aussi dans les dessin-animés américains ayant déjà profité de cet apport. On pense notamment à Avatar, le dernier maître de l'air. Mais on peut citer aussi Les Chevaliers du Zodiaque, ou certains dessin-animés des années 80 utilisant des animaux anthropomorphes, comme le Sherlock Holmes de Hayao Miyazaki.

 

 

Alors avec de telles références, pourquoi le film ne dépasse-t-il pas les deux étoiles ?

Eh bien parce qu'il est terriblement brouillon sur le plan de la caractérisation. Ses personnages, s'ils sont intéressants en eux-mêmes, ont des interactions trop absurdes pour demeurer engageants tout au long du film. Dès la scène d'introduction du héros dans son quotidien, le rythme trop frénétique des dialogues et les blagues très lourdes portent sur les nerfs. Cette impression varie tout au long du film, mais sans jamais disparaître vraiment. Le plus pénible étant le personnage de Kahn Karkass, joueur de « Boufbowl » imbu de lui-même, dont l'obsession affichée est de séduire Bakara, une jolie mage lancée sur les traces du jeune Joris.

Ses chamailleries perpétuelles avec elle, bien qu'elles se révèlent parfois amusantes, donnent lieu à des absurdités constantes qui virent bien trop souvent au vulgaire. On comprend aisément que les créateurs du film aient souhaité incorporer à leur récit un peu de cet humour grivois qu'on retrouvait dans beaucoup d'anime japonais (comme dans Ranma ½ pour n'en citer qu'un), mais c'est là un ton à manier à précautions. Régulièrement, le propos se fait par trop grotesques, sortant totalement le spectateur du film.

 

 

On le regrettera d'autant plus que le spectacle demeure plaisant jusqu'au bout et que, sous ses dehors naïfs, la quête de Joris aurait pu prétendre à un authentique souffle épique. On se consolera donc avec le plaisir d'avoir vu l'équivalent d'une BD sympathique superbement mise en image, mais sans jamais effacer le regret que le contenu n'ait pas été à la hauteur de l’emballage.

 

Appréciation : un film d'animation visuellement somptueux et aux rythme échevelé, mais qui se saborde lui-même en raison d'un traitement trop grossier de ses protagonistes.

 

 

C’est pour quel public ?

 

Le film est pensé pour les enfants et les adolescents, bien évidemment, mais des pincettes sont à prendre en raison de la manière dont il dépeint certains de ses personnages, et de son humour parfois vulgaire. A ne pas montrer aux plus jeunes.

 

Verdict : un divertissement un peu limite, à ne recommander qu'à partir de 8 ou 10 ans.

 

 

Romain