Galaxy quest ****

Galaxy quest ****

De quoi ça parle :

 

Le vaisseau d’exploration NSS Protecteur a accompli des centaines de missions périlleuses à travers tout l’univers. Son équipage est constitué d’individus remarquables dont les aventures ont fait la joie du public pendant des années dans une série télé intitulée Galaxie Quest. Hélas, après l’interruption du programme à la fin des années 80, les acteurs sont passés du statut de vedettes adulées à celui de has-been condamnés à se produire dans des conventions de science-fiction pour gagner leur vie.

Il y a Jason, qui autrefois interprétait le vaillant commandant Taggart et partage avec lui un ego surdimensionné, Gwen, la blonde sculpturale dont le rôle s’est toujours cantonné à répéter les instructions de l’ordinateur de bord, Alexander qui a renoncé à une brillante carrière d’acteur de théâtre pour s’enfermer à jamais dans le rôle du professeur Lazarus, génial scientifique extraterrestre…

Alors que leur quotidien ne semble plus réglé que par des petits contrats et des apparitions publicitaires, tout change brutalement quand des êtres venus d’ailleurs se rendent à une convention sous une apparence humaine. Eux aussi ont vu la série télé, mais le concept de fiction leur échappe totalement, et ils sont bien décidés à emmener l’équipe du NSS Protecteur avec eux pour une dangereuse mission par-delà les étoiles…

 

Date de sortie : 2000

 

Bande-annonce du film

 

Qui l’a fait ?

 

Dean Parisot, également réalisateur de Red 2 au cinéma et d’un certain nombre d’épisodes de Monk et de The Good wife à la télévision.

 

Qui joue dedans ?

 

Tim Allen, acteur de comédie qu’on a pu voir surtout dans les années 90 (Bande de sauvages, Hyper Noël, Un indien à New York).

 

 

Sigourney Weaver, l’éternelle interprète du lieutenant Ripley dans la saga Alien.

 

 

Alan Rickman, dont le monde se souviendra certainement comme du professeur Rogue dans Harry Potter, mais qu’on a aussi connu dans Piège de Cristal, Robin des bois – Prince des voleurs ou encore Love actually.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

La disparition d’Alan Rickman le mois dernier nous donne l’occasion de nous replonger dans sa filmographie et de mettre en valeur certaines perles fort méconnues dans lesquelles il s’est illustré. Et même au regard de son remarquable palmarès, Galaxy quest est une petite merveille qui mérite d’être vue et revue.

Un simple coup d’œil au résumé fourni plus haut vous aura convaincu, je l’espère, de l’originalité et de l’intelligence du sujet de cette comédie à la fois hilarante, grinçante et d’une grande tendresse. L’idée de confronter des acteurs de science-fiction à des situations de danger réel dans lesquelles ils se retrouvent aux commandes de véritables vaisseaux, côtoient des extraterrestres en chair et en os et explorent des environnements hostiles donne lieu à une série de gags à la fois inédits et très variés qui ont le mérite de fonctionner même auprès d’un public qui ne connaîtrait pas par cœur les références ici visées.

 

 

On l’aura compris, Galaxy quest est avant tout une satire très caustique de Star trek et de toutes les séries qui ont suivi dans le sillage de son succès. Chacun des personnages dépeints ici (que ce soit le capitaine prétentieux, le scientifique alien, la femme purement décorative, le pilote joué par un acteur de couleur, le technicien faussement détaché) correspondent à des équivalents appartenant au monde de Star Trek. Mais surtout, ils correspondent à des clichés propres à une certaine époque de la télévision et du cinéma, si marqué dans notre culture qu’on les identifie sans aucun problème.

Et c’est là que Galaxy quest prend tout son essor. Car les acteurs que nous suivons dans ces aventures loufoques se comportent comme de vrais être humains, et non comme des archétypes. L’effet comique est donc détonnant, sans que le film n’ait jamais besoin de s’abaisser à des effets faciles ou à des références creuses qui le ferait se démoder rapidement. Il fonctionne de bout en bout parce qu’il est sincère dans son propos, et que la façon qu’il a d’écorner tous les poncifs de la science-fiction dissimule en fait une profonde tendresse pour ce type de récit.

 

 

L’attachement des acteurs et du réalisateur pour le sujet est évident. Tim Allen, qu’on avait trop souvent vu dans des comédies potaches pas très intéressantes, est excellent dans le rôle de Jason Nesmith, acteur raté dont le seul titre de gloire est d’avoir été pendant quelques années un héros de l’espace. Sigourney Weaver, qui avait abordé jusque-là la science-fiction sous l’angle on ne plus sérieux (pour ne pas dire sinistre) de la saga Alien, jubile dans le rôle d’une actrice blasée qui ne supporte plus d’être prise pour une potiche. Et le formidable Alan Rickman nous offre une fois de plus une prestation hyper-mémorable dans le rôle d’Alexander Dane, acteur Shakespearien dépressif à qui l’on demande de répéter encore et encore sa phrase d’accroche kitchissime, mais totalement culte.

Tout cela pourrait déjà faire de Galaxy quest l’une des meilleures comédies de science-fiction jamais réalisées. Mais le film réussit à aller plus loin, non seulement dans sa réflexion sur notre rapport à la fiction, mais aussi sur le lien qui unit les fans aux sagas chères à leur cœur. La façon dont le film dépeint les amateurs de science-fiction est à la fois juste et bienveillante, et le dernier acte est notamment pour cela un triomphe tant tout y tombe parfaitement en place, chaque information donnée au cours du film trouvant sa logique pour au final nous donner, non pas une simple succession de gags, mais une belle histoire tout simplement.

 

Appréciation : une merveilleuse comédie, bien plus fine qu’on ne l’imaginerait de prime abord, avec des personnages formidablement écrits et interprétés.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Galaxy quest est un parfait film familial, l’une de ces rares comédies qui fera rire tout autant les enfants que leurs parents. Si le démarrage se fait en douceur au cours du premier quart d’heure, une fois les héros dans l’espace, le rythme est donné et l’ensemble demeure excellent jusqu’à la toute dernière seconde. À voir et à faire découvrir à d’autres. Et que les enfants profitent ainsi d’un autre personnage légendaire du grand Alan Rickman…

 

Verdict : un film qui fait du bien.

 

 

Romain