Genius ***
De quoi ça parle :
A New York, dans les années 20, l'écrivain Thomas Wolfe voit le manuscrit de son premier roman accepté par Maxwell Perkins, le plus grand éditeur américain de l'époque. Mais l'oeuvre sous sa forme brute est bien trop longue et ambitieuse. Ensemble, les deux hommes s'attelent donc à donner à ce roman la forme qui conviendra le mieux pour toucher un vaste public. Le procédé artistique est délicat, et parfois douloureux. Mais une profonde amitié va naître de la collaboration entre ces deux individus, à la fois si différents et si complémentaires.
Date de sortie : 27/07/2016
Genre : drame, biopic
Durée : 1h 44
Qui l’a fait ?
Michael Grandage, réalisateur de théâtre britanique dont c'est le premier long métrage de cinéma.
Qui joue dedans ?
Colin Firth, célèbre acteur britanique du Discours d'un roi et de A Single man ou encore de comédies romantiques du début des années 2000 comme Le Journal de Bridget Jones ou Love actually.
Jude Law, acteur britanique connu pour ses rôles dans Sherlock Holmes, Bienvenue à Gattaca, Le Talentueux Mr Ripley, Stalingrad, Le Grand Budapest Hôtel, etc...
Nicole Kidman, actrice australienne connue pour ses rôles dans Dogville, Les Autres, Moulin rouge, Retour à Cold mountain, Australia, Paperboy, etc...
Mais aussi : Guy Pearce, Laura Linney, Dominic West...
Est-ce un bon film ?
Quelque peu boudé par la critique, ce film mérite pourtant le coup d'oeil. Toute personne voulant voir une oeuvre bien faite sur le procédé littéraire et une histoire d'amitié touchante et nuancée y trouvera son compte.
Le personnage de Thomas Wolfe, ici incarné par Jude Law, est un artiste écorché vif, prompt à s'enflammer ou à s'indigner selon son humeur. Exubérant et égocentrique, il est un génie pétrie d'imperfections, comme on en voit certes beaucoup au cinéma, mais qui se révèle malgré tout crédible et même touchant dans les moments où il laisse tomber le masque.
Le film est toutefois améné à un tout autre niveau par la relation que Wolfe va faire naître avec son nouvel éditeur, interprété par Colin Firth. Le calme débonnaire de l'acteur, et la douceur qu'il fait passer d'un simple regard contraste avec les manières grandiloquantes de Wolfe. L'éditeur donne un certain équilibre à son protégé, de la même manière qu'il corrige avec lui ses récits trop pompeux. Cette collaboration artisitique, si elle aura un succès évident, engendrera aussi un certain nombre de problèmes liés à la vie privée du romancier, et en particulier à la relation qu'il entretient avec une femme mariée qui s'est entièrement consacrée à lui (jouée par la toujours compétente Nicole Kidman).
Le film traite des différentes étapes de l'amitié entre les deux hommes, tout en y apportant des nuances intéressantes. La présence de Guy Pearce dans le rôle d'un Scott Fitgerald déchu, et en quête de sa gloire passée (il était l'auteur de Gatsby le Magnifique) apporte une certaine gravité, voire même de la dignité à ce film. Car l'exemple de ce grand artiste luttant à présent pour rester un auteur rentable est un rappel constant de la précarité du succès artistique. L'orgueilleux Wolfe aura lui-même l'occasion de relativiser la toute puissance de son talent et de se souvenir que ses relations avec ses proches ont en définitive bien plus d'importance que le souvenir qu'il laissera dans les coeurs de ses lecteurs.
Appréciation : un joli drame et une belle histoire d'amitié qui apporte un peu de profondeur à un été saturé de blockbusters et de films d'animation.
C’est pour quel public ?
Le film ne montre aucune violence physique et aucune nudité. Le récit est académique et traité avec sobriété. Les relations qu'entretient Thomas Wolfe avec sa compagne occasionnent toutefois quelques déchirements psychologiques, avec notamment une tentative de suicide résonnant comme un appel à l'aide désespéré.
Le film est donc à réserver à des adolescents assez mûrs émotionnellement ainsi qu'à des adultes.
Verdict : un film touchant, mais non dépourvu de noirceur, à voir à partir de 14 ans.
Romain
