Gods of Egypt **

Gods of Egypt **

De quoi ça parle :

 

Sous le règne d'Osiris, le peuple des mortels vit dans la concorde avec les divinités veillant sur le royaume d’Égypte. Hélas, le jour de la cérémonie au cours de laquelle le dieu-roi doit transmettre sa couronne à son fils Horus, Seth, dieu du désert et propre frère d'Osiris, assassine ce dernier. Horus le provoque en duel mais perd, avant de se faire arracher les yeux. Vaincu, le prince déchu n'a pas d'autre choix que de disparaître. En son absence, Seth initie un règne de domination et de terreur.

Inspiré par la femme qu'il aime, un jeune mortel entreprend alors de rendre ses yeux à Horus et de l'aider à retrouver son trône.

 

Date de sortie : 06/04/2016

Durée : 2h 08

Genre : Péplum mythologique

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Alex Proyas, auteur réalisateur talentueux mais peu prolifique qui, en plus de vingt ans de carrière, n'a réalisé que quatre films avant celui-ci : The Crow, Dark city, I robot et Prédictions. Après une tentative avortée de mettre en chantier une ambitieuse adaptation du Paradis perdu de Milton, Gods of Egypt marque son premier film au terme d'une période de 7 ans d'attente pour les spectateurs.

 

Qui joue dedans ?

 

Nikolaj Coster-Waldau, connu pour incarner le personnage de Jamie Lannister dans la série Game of thrones, et qu'on a aussi vu au cinéma dans le film d'épouvante Mama, dans la comédie romantique Triple alliance et dans le drame L'Epreuve.

 

 

Brenton Thwaites, jeune acteur qu'on a pu remarquer auparavant dans Maléfique, The Giver ou The Mirror.

 

 

Gerard Butler, acteur écossais dont le rôle le plus emblématique fut celui du roi Léonidas dans le film 300, et qu'on a aussi vu dans des films comme le Règne du feu, Prisonniers du temps ou La Chute de la maison blanche.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

On avait très peur de voir ce que pouvait donner ce film après visionnage des bandes-annonces diffusées ces derniers mois. Celles-ci promettaient une sorte de Choc des titans à la sauce égyptienne, avec des effets spéciaux plus que douteux et une imagerie particulièrement kitsch.

 

Aussi, la première réaction du spectateur lorsque le film démarre est le soulagement. Il ne s'agit pas du navet annoncé, loin de là. Gods of Egypt est un film de fantasy d'une profonde originalité qui ne se contente pas de plaquer grossièrement la mythologie égyptienne sur un scénario hollywoodien comme le faisaient en leur temps Le Choc des titans puis son remake tout aussi raté. Car ici, il y a une vraie réflexion de fond sur la manière de dépeindre les dieux et les créatures propres à la plus ancienne des civilisations méditerranéennes.

 

 

Première bonne idée du film : dieux et mortels vivent sur le même plan et se côtoient en permanence, les premiers se distinguant des autres par leurs taille démesurée, leur capacité à prendre des formes monstrueuses et l'or qui court dans leurs veines en guise de sang.

Ensuite, le travail sur les décors, les costumes et le production design en général est de bonne facture, de sorte qu'on contemple là non-pas des pseudo-cités de l'antiquité recréées par la magie des images de synthèse, mais tout un univers fantastique qui, s'il est très fidèle à la mythologie dans laquelle il puise son inspiration, se révèle en grande partie inédit. Le Monde de Gods of Egypt est un disque plat, avec un royaume des morts sur sa face inférieure. Il est survolé par le vaisseau du dieu Ra lequel combat chaque jour l'antique serpent Apophis qui prend ici la forme d'une gigantesque tempête spatiale à l'appétit dévorant.

 

Les apparences surnaturelles des dieux, leurs armes et véhicules évoquent autant la fantasy que la science-fiction par moment. Aussi peut-on dire qu'on est loin de se trouver face à un blockbuster conventionnel limitant les risques autant que possible. Le cinéaste Alex Proyas se montre comme à son habitude plutôt ambitieux. L'univers qu'il dépeint est très difficile à rendre de façon convaincante à l'écran, mais il n'en a cure. Il prend le risque d'aller au bout de ses idées et de ses visions, quitte à étirer parfois ses effets spéciaux jusqu'à la limite du ridicule. Ses dieux se changent ainsi en créatures ailées à tête d'animaux, virevoltent dans les airs et se battent à grands renforts d'effets numériques dans des décors gigantesques, dont la démesure reflète celle de la civilisation égyptienne.

 

 

Le spectacle est donc au rendez-vous, mais mieux vaut pour le spectateur se montrer indulgent, sans quoi il risque de ce focaliser sur les défauts visuels et de passer à côté d'une aventure bien menée et agréable qui arrive à surprendre à chaque détour par mille petites trouvailles visuelles ou narratives. On aimerait voir plus souvent le cinéma grand spectacle prendre ce genre de chemins détournés pour nous entraîner dans des territoires inédits.

 

Le script n'est pas exempt de défaut cependant, mais pour une plaisanterie malencontreuse ou une réplique qui sonne faux, on en trouve trois autres qui fonctionnent et se révèlent même mémorables. Les personnages, bien que très archétypaux, finissent par être attachants et intéressants. Y compris des personnages secondaires comme Hathor la déesse de l'amour ou Râ incarné par le toujours excellent Geoffrey Rush.

 

Au final, on sort de ce film avec le sentiment d'avoir vu un bon divertissement, original et dont le parfum particulier donne envie de se plonger dans les légendes de l'Egypte ancienne.

 

Appréciation : un film plus intéressant qu'il n'y paraît de prime abord, et dont les quelques défauts visuels sont compensés par une mise en scène intelligente et un scénario bien mené.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Gods of Egypt est un pur peplum et il ne manque de batailles, mais la violence y est essentiellement symbolique. Ainsi, lorsque Seth arrache les yeux d'Horus, ce sont des pierres précieuses qu'il retire de ses orbites. Et comme les dieux ont de l'or fondu en guise de sang, des scènes qui devraient se révéler très gore passent finalement très bien, même pour les enfants.

Au final, le film est tout à fait abordable dès l'âge de 10 ans. Avant cet âge, les passages les plus spectaculaires risquent d'impressionner un peu les plus jeunes.

 

Verdict : un divertissement familial porté par des valeurs positives et étonnement respectueux de la mythologie égyptienne. A voir dès 10 ans.

 

 

Romain