Kubo et l'armure magique ***
De quoi ça parle :
Un soir, le jeune Kubo, conteur dans un petit village du Japon médiéval, invoque par erreur un terrible démon du passé. Sa mère, magicienne, n'a que le temps de lancer un sortilège pour protéger son enfant lequel se retrouve séparé d'elle, avec pour le guider une amulette en forme de singe à laquelle elle a donné vie. Traqué par ses terribles tantes, deux sorcières venues du monde des étoiles, Kubo se met alors en quête d'une armure magique en trois parties que son défunt père chercha dans sa jeunesse.
Date de sortie : 21/09/2016
Genre : Animation, Fantasy
Durée : 1h42
Qui l’a fait ?
Travis Knight, réalisateur des Boxtrolls et de L'Etrange pouvoir de Norman.
Et le studio Laika qui, en plus de ces trois films, avait produit aussi Coraline.
Est-ce un bon film ?
La première chose qui saute aux yeux devant un film comme Kubo c'est que celui-ci est porté par une esthétique originale et une animation extrêmement soignée. Le rendu, produit par un mélange de stop motion et d'image de synthèse assez naturel, nous donne des personnages ressemblant à des poupées vivantes. Expressifs, fluides et pourvus d'une certaines élégances, ceux-ci s'imposent rapidement aux yeux du spectateurs comme des êtres de chair et de sang.
Deuxième impression favorable : l'univers du film est très réussi visuellement, avec une touche d'originalité fort bienvenue qui donne à ce Japon légendaire une identité bien à lui. Costumes, objets, décors, tout est pensé avec beaucoup de minutie. De nombreuses idées visuelles ancrent le récit dans son propre univers, à commencer par l’usage qui est fait de l'origami. L'art du pliage de papier est en effet au cœur des pouvoirs de notre héros ; et donc des enjeux du récit. Kubo peut - en jouant de sa guitare - donner vie à n'importe quelle feuille de papier et lui faire prendre la forme de son choix. Avec son don, il façonne des objets mais aussi des personnages et des animaux ayant l'illusion de la vie. C'est une jolie idée, et une sorte de métaphore du processus de l'animation habilement glissée à l'intérieur du récit.
Le scénario enfin tient tout à fait la route. L'apparition des tantes du héros dans le premier acte ne manque pas de faire forte impression. Sortes de sorcières virevoltantes, aux visages cachés derrière d'inquiétants masques de porcelaine, armées de chaînes, et usant de fumée pour se cacher et attaquer par vagues ténébreuses, ce sont des méchantes instantanément réussies. Le fait qu'elles déclarent venir prendre l'œil de Kubo ajoute encore à l'impression glaçante qu'elles produisent. La quête qui démarre alors est chargée d'un danger véritable, car la menace n'est pas à négliger. De plus, le secret de la naissance de notre héros et les étrangetés de sa famille font un mystère intriguant et accrocheur, dont les réponses se dévoilent progressivement avec le récit, maintenant en haleine le spectateur et chargeant le récit d'une belle émotion.
Pour le reste, citons également une très belle bande originale composée paDario Marianelli, une mise en scène dynamique et spectaculaire, soutenues par de superbes chorégraphies inspirées du cinéma asiatique, et on a là un film qui mérite les beaux compliments que l'on a pu lire à son sujet. Il s'agit bien à ce jour du meilleur film d'animation de l'année 2016.
Appréciation : esthétiquement réussi, divertissant et doté d'une écriture de qualité ainsi que d'une belle créativité, "Kubo et l'armure magique" est une très belle surprise.
C’est pour quel public ?
Tout public. On peut toutefois mettre en garde les parents d'enfants un peu impressionnables, car les passages dramatiques ou ceux mettant en scène les tantes maléfiques de Kubo ne manqueront pas de produire un certain effet. Le film est moins inoffensif que le commun des films d'animation actuels.
Verdict : à voir dès 8 ans.
Romain