La Tortue rouge

La Tortue rouge

De quoi ça parle :

 

C'est l'histoire d'un homme perdu en mer qu'une tempête rejette sur le rivage d'une île déserte.

D'abord décidé à s'en échapper coûte que coûte, cet homme sans nom va s'efforcer de se construire un radeau, mais une force mystérieuse détruit son embarcation le forçant à demeurer encore et encore sur cette île.

 

Car la destinée de cet homme appartient peut-être à cet endroit où il a été conduit malgré lui.

 

Date de sortie : 29/06/2016

Genre : Animation, Conte philosophique

Durée : 1h20

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Michael Dudok de Wit, réalisateur belge ayant déjà à son actif le film d'animation Père et fille.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

La Tortue rouge est un petit bijou d'animation poétique. Coproduit en France, en Belgique mais aussi par le prestigieux studio Ghibli au Japon, il s'agit d'une superbe fable évoquant - à travers la figure du naufragé - les grandes étapes de la vie humaine. Naissance, balbutiements désordonnées de l'enfance, révolte d'une adolescence en quête d'un perpétuel ailleurs, découverte de l'autre et union amoureuse, et ainsi de suite...

 

 

Le film n'a pour ainsi dire pas une ligne de dialogue. Non-pas que les personnages soient muets. Mais dans le contexte du récit, ils n'ont jamais besoin de s'exprimer par des mots afin de faire passer leur pensée. C'est la marque d'une grande maîtrise dans l'animation quand un réalisateur se permet de construire tout un long métrage sans une seule réplique. Et de fait, le film est maîtrisé de bout en bout, avec un rythme paisible mais très vivant qui retient l'attention pratiquement tout du long. Des séquences d'émotion aussi sobres que bouleversantes sont réparties régulièrement dans le montage, et on apréciera tant le propos général pétri de sens que les images magnifiques et l'excellent déroulé narratif.

 

Il en ressort un film touchant et juste, comme on en voit bien peu au cinéma. La qualité de l'animation est tout à fait à la hauteur du studio Ghibli, certaines plans étant d'une beauté à couper le souffle.

 

 

L'île qui sert de décor au film est croquée jusque dans les moindres détails, de sorte qu'elle devient peu à peu aussi familière pour le spectateur qu'elle l'est pour le personnage. Elle fonctionne à de multiples niveaux d'allégorie, au sens où elle représente à la fois le monde fini tel que nous le connaissons, le foyer qu'il nous faut quitter un jour et un nouveau jardin d'Eden. De la même manière que le personnage de la tortue rouge du titre, dont le sens véritable conserve un authentique mystère pour le spectateur jusqu'au dernier instant. Mais ce n'est pas là une faute du scénario. Certaines choses sont faites pour être méditées, voilà tout, et non nécessairement expliquées dans les moindres détails.

 

Le film que nous pouvons donc vous recommander chaudement, à voir dès aujourd'hui dans les salles.

 

Appréciation : un film grandement apréciable pour la beauté de ses images, la justesse émouvante de son scénario et la pure poésie qu'il dégage.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Tout public. Mais l'absence de dialogues et le rythme assez posé du récit pourraient destabiliser certaines jeunes spectateurs davantage habitués à des productions Disney. Il y est de plus question de sujets propres à toute la vie humaine, ce qui inclut bien entendu la mort, inévitable en fin de compte, mais traitée avec une grande sobriété. A voir donc selon les sensibilités des uns et des autres.

 

Verdict : à voir dès 8 ans.


 

Romain