Le Chasseur et la reine des glaces *
De quoi ça parle :
Voici un conte qui se déroule avant et après les événements de Blanche neige et le chasseur. On y raconte que la maléfique reine Ravenna avait autrefois une sœur au cœur pur, mais ayant tout comme elle des dispositions pour la magie : Freya. Les dons de la jeune femme se réveillèrent le jour où elle fut trahie par l’homme qu’elle aimait. Elle devint alors la terrible reine des glaces, et les deux sœurs se partagèrent le monde. Le sud pour Ravenna et le nord pour Freya.
Cette dernière se constitua des armées de « chasseurs » avec les enfants qu’elle enlevait aux quatre coins du pays. Parmi eux, il en fut deux qui se révélèrent particulièrement talentueux : une fille nommée Sara, et un garçon, Eric, qui bien des années plus tard aurait pour mission de tuer Blanche-Neige…
Malheureusement pour eux, tout sentiment amoureux était alors proscrit au sein des armées du nord. Et lorsqu’une liaison naquit entre eux, la reine des glaces ne put le tolérer.
Date de sortie : 20/04/2016
Genre : Conte, Fantasy
Durée : 1h54
Qui l’a fait ?
Cédric Nicolas-Troyan, jeune réalisateur français dont c'est le premier gros film de studio. Cocorico ! (ou pas)
Qui joue dedans ?
Chris Hemsworth, qui interprétait déjà le chasseur dans le volet précédent, et qui est bien connu du public pour son rôle de Thor dans l’univers Marvel.
Emily Blunt, actrice anglaise assez populaire ces dernières années qu’on a vu dans Sicario, Arthur Newman, Edge of Tomorrow, Into the woods, etc..
Charlize Theron, actrice d’Afrique du sud qui s’en donnait déjà à cœur joie dans le rôle de la diabolique reine Ravenna précédemment et qu’on a vu aussi dans Max max - Fury road, Dark Places ou encore Prometheus.
Mais aussi : Jessica Chastain, Nick Frost, Sam Claflin, Sheridan Smith...
Est-ce un bon film ?
Seulement si on a des attentes assez basses.
Le film est clairement une suite/prequel pensée pour capitaliser sur le succès de Blanche neige et le chasseur, sans véritable planification narrative en amont. Le simple fait qu’on se trouve devant un film situé dans « l’univers » de Blanche-neige ou presque tous les personnages du film précédent apparaissent sauf Blanche-neige elle-même en dit déjà long sur la logique du projet. La vérité derrière cette étrangeté serait que Kristen Stewart aurait eu un certain nombre de déboires avec la production pendant le tournage de Blanche-Neige et le chasseur, et que sa participation n’aurait donc pas été souhaitée cette fois-ci. Les amateurs du personnage (s’il y en a) devront donc se contenter d’un unique plan de dos, où Blanche-Neige est sans nul doute incarnée par une autre actrice.
Car la grosse surprise du film c’est tout de même la façon dont la promotion nous a trompés sur le véritable sujet du récit. Toutes les bandes-annonces laissaient entendre qu’il s’agissait d’un prequel (situé chronologiquement avant le premier film donc), mais ce n’est même pas une demi-vérité puisqu’il n’y a qu’une vingtaine de minutes qui se passent avant Blanche-Neige et le chasseur. Tout le reste se passe après (avec un saut temporel assez grossier une fois passé le premier acte).
Il semblerait que la production ait usé de ce subterfuge pour ne pas attirer l’attention du public sur l’absence évidente de Kristen Stewart au casting. Pour un prequel, cela aurait effectivement paru logique. Mais quand on constate que le retour à la vie de la méchante reine Ravenna est au centre des enjeux de cette suite, on s’étonnera en effet que son ennemie jurée soit juste mentionnée de temps en temps.
Bref, autant ne pas s’appesantir davantage sur les aspects marketing, cette « suite » donc est encore moins fameuse que son modèle. Dans les points positifs, on notera de nouveau le production design assez réussi - avec des costumes, des créatures et des décors à l’esthétique intéressante - , le traitement de la magie toujours aussi élégante dans les effets qu’elle produit (les pouvoirs de la glace sont utilisés ici d’une façon assez créative pour ne pas rappeler constamment La Reine des neiges de Disney), et de bons acteurs sous-exploités car au service de personnages bien trop plats. Chris Hemsworth a le charisme qu’il faut, Charlize Theron est une excellente méchante, mais Jessica Chastain et Emily Blunt sont malheureusement cantonnées à des scènes trop peu intéressantes pour exprimer leur talent.
Pour le reste, on retiendra des combats abracadabrants qui ne laissent en général qu’une impression de flou, des nains en compagnons rigolos dont les interventions sont le plus souvent consternantes, et un récit terriblement prévisible. Les amateurs du film précédent devrait toutefois y trouver leur compte... En tout cas si Blanche-Neige n’était pas leur personnage préféré.
Appréciation : un divertissement creux et brouillon, rendu vaguement attrayant par une esthétique réussie et des comédiens talentueux.
C’est pour quel public ?
La violence est plutôt proprette ici, bien que les combats soient constants. Et on aura de la peine à détecter la moindre goûte de sang. Mais l’humour n’est pas toujours d’un grand raffinement. On s’étonnera même d’un nombre d’allusions sexuelles non-négligeable pour une adaptation de conte de fée. Le public ciblé est clairement les adolescents. Espérons pour eux qu’ils auront le bon sens d’aller voir autre chose que ce produit marketing tristement calibré.
Verdict : à partir de 10 ans.
Romain