Les Heures sombres

Les Heures sombres

De quoi ça parle :

 

Le 10 mai 1940, après la démission du premier ministre Neuville Chamberlain, son successeur nommé en urgence est un homme de 65 ans, vieux briscard du parlement britanique : Winston Churchill. Sa situation est particulièrement précaire, car l'avancée des nazis en Europe de l'ouest fait souffler un vent de panique sur la population. Le roi George VI est réticent à collaborer avec l'excentrique Churchill, et tout le monde prépare déjà l'après au sein du gouvernement de coallition qui se forme autour de lui.

Mais Churchill va devoir réagir au plus tôt et prendre clairement position face à ceux qui prônent la négociation avec Hitler.  Car les armées britaniques sont assiégées à Dunkerque et au bord de l'anéantissement...

 

Date de sortie : 03/01/2018

Durée : 2h 06

Genre : Historique, Drame politique

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Joe Wright, réalisateur anglais connu pour Orgueils et préjugés, Hanna, Locke, Anna Karenine...

 

Est-ce un bon film ?

 

Dans l'exercice périlleux du biopic, le succès est conditionné par la capacité d'un cinéaste à capturer un moment clé de la vie d'une célébrité ou d'une figure historique. Ce moment peut n'être qu'une journée particulièrement importante, ou bien s'étendre de la petite enfance jusqu'à la mort du personnage. La plupart du temps cependant, les films qui réussissent à composer un récit à part entière sont ceux qui traitent d'une crise précise et de la façon dont elle a mis à l'épreuve le protagoniste. Dans le cas de "Les Heures sombres", ce segment temporel est extrêmement bien choisi. Car s'il y a bien eu un instant clé dans la vie de Churchill, et au sein même de son unique mandat, ce fut dans ces semaines déterminantes qui ont suivi sa nomination. Jamais premier ministre n'aura senti à ce point peser sur ses épaules le poids du monde entier.

 

 

Il est intéressant de constater que ce film constitue involontairement le parfait complément au dernier film de Christopher Nolan, Dunkerque. Si celui-ci se concentrait uniquement sur le champ de bataille - sur terre, en mer et dans les airs - en laissant les décisions des généraux et des politiciens dans l'ombre, nous sommes ici dans le cas inverse. Les armées ne sont pratiquement que des points sur une carte, et les officiers qui meurent sur le front demeurent presque toujours sans visage. Pourtant, la dimension humaine et tragique de la guerre est tout aussi palpable. C'est de responsabilité personnelle qu'il est question ici, de choix lourds de conséquence et de la solitude absolue des hommes de pouvoirs placés dans des circonstances aussi tragiques.

 

 

Gary Oldman produit une de ces interprétations dont l'académie des oscars rafole. Il est méconnaissable, tant dans son physique que dans sa diction, sa posture et sa démarche. Il se fond parfaitement dans l'image classique du légendaire premier ministre et en devient l'incarnation indiscutable. Le film multiplie les anecdotes historiques les plus authentiques et la volonté de retranscrire à la perfection la réalité de cette époque est évidente. Si le récit demeure somme toute assez sage, il s'agit à ma connaissance du seul film de ce calibre à avoir traité en profondeur le personnage de Churchill, à l'avoir humanisé sans pour autant lui retirer sa dimension quasi mythique. La sincérité du propos touche juste et le spectateur ressortira de ce récit plus éduqué sur l'histoire britanique et nourri d'un exemple d'héroïsme et d'humanisme qui ne doit pas être oublié.

 

Appréciation : un beau film historique qui place parfaitement le spectateur dans la peau d'une des figures les plus fascinantes du XXième siècle.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Aucune violence et aucune nudité à signaler. Le film peut-être vu par tous ceux qui souhaitent s'intéresser à la carrière politique de ce grand monsieur

 

Verdict : pour tous.

 

 

 

Romain