Les Invisibles
De quoi ça parle :
L’Envol, un centre de jour pour femmes SDF, doit fermer. La municipalité en a décidé ainsi. Audrey et ses collègues, travailleuses sociales, ont trois mois devant elles pour réinsérer coûte que coûte les femmes « invisibles » dont elles s’occupent : ateliers de confiance en soi, d’éloquence, de mise en valeur de leurs expertises, entretiens d’embauche… Tout est déployé pour que ces femmes osent, à nouveau, regarder la vie en face, la tête haute, quitte à passer dans l’illégalité en ouvrant le centre 24h/24…
« Mais qu’est-ce que tu faisais avant ? Je veux dire, avant d’être dans la rue ? »
Date de sortie : 09/01/2019
Durée : 1h42
Genre : Comédie
Qui l’a fait ?
Louis-Julien Petit, réalisateur et scénariste, qui s’est inspiré du roman de Claire Lajeunie qu’elle-même lui a offert, « Sur la route des Invisibles ».
Qui joue dedans ?
Audrey Lamy, actrice et humoriste française que l’on a pu voir notamment dans « Tout ce qui brille », « Les Adoptés » et « Polisse ».
Corinne Masiero, actrice française vue au cinéma dans « Louise Wimmer » et « De rouille et d'os ».
Noémie Lvovsky, réalisatrice, scénariste et actrice française. On la retrouve dans « La vie ne me fait pas peur », « Les Sentiments » ou encore « Faut que ça danse ! ».
Déborah Lukumuena, actrice française que l’on voit dans « Divines » ou encore dans « Roulez jeunesse ».
Mais aussi Sarah Suco, Brigitte Sy, Pablo Pauly ou encore Quentin Faure.
La plupart des rôles de femmes SDF sont joués par des personnes qui ont véritablement connu la rue et les difficultés que le film aborde.
Est-ce un bon film ?
Les Invisibles nous met face au réel de ces femmes dont on ignore tout. Il ne s’agit pas d’un film cruel ou « dégoulinant de bons sentiments », au point de devenir niais : il s’agit d’une comédie qui nous montre ce que nous ne prenons pas le temps de voir.
On commence par apercevoir chacune des SDF, qui passent tour à tour sous la lumière des projecteurs, seule au milieu du groupe. Toutes différentes sous une même appellation. Ce n’est qu’au fur et à mesure, par le biais de situations drôles, cocasses ou dramatiques, qu’on les rencontre réellement.
Le film est d’abord partagé entre les travailleuses sociales et les femmes SDF ; on suit le quotidien des deux parties séparément. Si les travailleuses sociales souhaitent par-dessus tout réussir la réinsertion de chacune des accueillies, ces dernières, fatiguées par une vie d’errance et de peur et démotivées par le manque d’intérêt et de considération que leur porte la société, n’arrivent pas à atteindre ce but. Elles refusent cependant de quitter le centre pour un autre, mieux équipé, à cause de rumeurs sur une mixité qui les effraie. Mais, dès l’annonce de la fermeture du centre, toutes s’assemblent et, inspirées par Audrey (Audrey Lamy), se remontent les manches. Il s’agit d’une lutte commune dans laquelle chacun trouve sa place, même ceux extérieurs au centre.
À chacune sa façon d’être, ses connaissances, ses talents, sa langue, sa culture… Sincère et authentique, Les Invisibles met en lumière les difficultés et les joies auxquelles bénévoles, travailleurs sociaux et SDF sont confrontés. Il révèle aussi l’incapacité de nos civilisations modernes à prendre en considération le sort des plus fragiles…
Ce film drôle et lucide complète à merveille d’autres œuvres cinématographique tels que Moi, Daniel Blake (Ken Loach) ou encore Un jour ça ira (Stan et Edouard Zambeaux).
Appréciation : une chronique sociale pleine d’humour, d’espoir et de tendresse pour rendre hommage autant aux femmes que la société a oubliées qu’à celles qui leur viennent en aide. À voir !
C’est pour quel public ?
Cru mais soutenu par la spontanéité et la force des personnages, on peut conseiller ce film pour tous puisque rien de choquant n’est montré à l’écran, sinon les conditions de vie et le manque de considération que subissent les femmes représentées. Il s’agit de découvrir mais aussi de comprendre : c’est pourquoi l’on vous encourage à montrer ce film aux plus jeunes, dès 14 ans.
Verdict : à partir de 12 ans, pour vibrer devant la découverte de « guerrières de l’impossible » qui sont actrices d’un monde plus humain, d’une Société de Bien Commun.
Hélise et Solweig