L'Île aux chiens
De quoi ça parle :
Dans un futur proche, le Japon est dirigé par un politicien implacable dont l'amour pour les chats n'a d'égal que sa haine pour les chiens. Une épidémie de fièvre canine faisant rage, l'ensemble de l'espèce est condamné à être déporté sur l'île-poubelle, loin au large du pays. Le premier chien a servir d'exemple sera Spot, le chien garde-du-corps du président lui-même, ainsi que de son fils.
Quelques mois plus tard, un groupe de chiens survivants assiste à l'atterrissage forcé d'un petit avion sur l'île-poubelle. À son bord se trouve un petit garçon de douze ans à la motivation sans faille, bien décidé à retrouver son chien.
Date de sortie : 18/04/2018
Durée : 1h 42
Genre : Animation, Fable
Qui l’a fait ?
Wes Anderson, réalisateur américain qui est devenu en une quinzaine d'années l'un des réalisateurs les plus appréciés de Hollywood, pour son style extrêmement personnel, que ce soit en live avec Rushmore, La Famille Tennenbaum, La Vie aquatique, A bord du Darjeeling unlimited, Moonrise kingdom et The Grand Budapest hotel, ou dans le domaine de l'animation avec Fantastique maître Renard.
Est-ce un bon film ?
S'il y a bien une chose agréable dans la cinéma de Wes Anderson, c'est sa cohérence et sa régularité. Depuis ses tous premiers films, le style étrangement décalé du cinéaste s'est imposé comme une évidence, affiné et approfondi. L’Île aux chiens ne fait pas exception à la règle.
Le film, avec cette minutie et ce perfectionnisme propre au réalisateur, prend la forme d'une fable virtuose et pleine de finesse dans laquelle il va être question de vivre-ensemble, du traitement des immigrés, de celui de la pauvreté, de démocratie, et tout simplement de notre rapport aux animaux. Pour cela, nous suivons un groupe de chiens éminemment sympathiques et aux personnalités nuancées, ainsi que de toute une galerie de personnages secondaires fort bien croqués. Le petit humain qui sert de personnage central n'est pas en reste, malgré le fait qu'on ne le comprenne qu'à demi-mot en raison d'un choix d'écriture fort audacieux : seuls les chiens parlent en français, les autres personnages parlant dans leur langue maternelle, à savoir le japonais.
Il en reste une histoire menée avant tout par le visuel, avec ces petits tableaux vivants qu'affectionne tellement le réalisateur, et portée par une très bonne bande-originale signée Alexandre Desplat. Pour quiconque a apprécié Fantastique maître Renard ou aime le style de Wes Anderson en général, le film est un incontournable. Pour les autres, c'est une excellente porte d'entrée sur l'imaginaire d'un de nos grands réalisateurs actuels.
Appréciation : film d'animation intelligent et à la patte très artisanale, L'Île aux chiens est une très belle fable, à la fois drôle et touchante.
C’est pour quel public ?
Le style de Wes Anderson peut déconcerter les plus jeunes, d'autant qu'il s'en sert pour dépeindre parfois des situations qui sembleraient choquantes si elles étaient montrées de façon réalistes, comme une intervention chirurgicale, ou une bagarre violente entre chiens. Pour cette raison et pour la présence de nombreux sous-titres ainsi que de petites touches d'humour noir, on recommandera le film à partir de 9 ou 10 ans.
Verdict : A voir, dès 10 ans.
Romain