Master and Commander ****

Master and Commander ****

De quoi ça parle :

 

Dans l’Atlantique sud, au début du XIXème siècle, le navire anglais La Surprise croise aux larges des côtes d’Argentine. Alors que le vaisseau évolue parmi les bancs de brume au petit jour, il est soudain attaqué par un gigantesque bateau corsaire au service de la flotte de Napoléon 1er.

L’ennemi est habile et bien armé, et le capitaine de La Surprise Jack Aubrey va avoir le plus grand mal à s’en débarrasser. S’engage alors entre les deux navires une interminable poursuite qui va les conduire par-delà le Cap Horn jusqu’en des eaux quasiment inexplorées, de l’autre côté du monde.

 

Date de sortie : 31/12/2003

Genre : historique, aventure

Durée : 2h15

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Peter Weir, réalisateur australien réputé, connu pour avoir mis en scène Le Cercle des poètes disparus, Le Truman show ou plus récemment, Les Chemins de la liberté.

 

 

Qui joue dedans ?

 

Russel Crowe, acteur australien célèbre pour son interprétation du général romain déchu Maximus dans Gladiator de Ridley Scott, et qu’on a aussi vu dans des films aussi variés que L.A. Confidential, Un Homme d’exception, Noé, Les Misérables ou Man of steel...

 

 

Paul Bettany, acteur britannique qu’on a pu voir dans Un Homme d’exception, Chevalier, Le Da Vinci code, Dogville, et qui incarne le super-héros Vision dans les films Avengers des studios Marvel.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Loin d’être suffisamment connu à mon goût, Master and Commander est une perle du cinéma d’aventure de ces vingt dernières années. L’atmosphère y est profondément originale, car on y trouve à la fois le souffle propre à une grande production hollywoodienne, et un sens du réalisme qui se maintient de la première à la dernière seconde. En conséquence, le sentiment d’immersion du spectateur est total.

 

Tout sonne authentique dans Master and Commander, qu’il s’agisse des décors, des costumes, des dialogues, des manœuvres effectuées par les deux navires ou des rebondissements du scénario. Et l’on a la sensation étrange de faire partie de l’équipage de La Surprise alors que l’on entend sonner pour la première fois le branle-bas de combat ou que l’on profite d’une paisible escale sur les îles Galapagos. On voudrait voir davantage de films historiques adoptant cette approche à la fois sobre et pleine de panache. Les personnages sont flamboyants mais humains, crédibles dans chacune de leurs actions.

 

 

Russel Crowe livre ici une composition plus en retenue que celle qui lui était demandée dans Gladiator, et il fait merveille dans le rôle de ce capitaine orgueilleux mais compétent, capable d’entraîner ses hommes jusque dans l’œil d’une tempête s’il le faut.

La relation d’amitié entre ce personnage et celui du médecin de bord, incarné par Paul Bettany, humanise notre héros et fait apparaître à la fois ses moments de légèreté et les doutes qui le travaillent à mesure qu’il se perd toujours plus loin en mer. Les deux hommes sont complémentaires, ce qui les rend si précieux l’un pour l’autre ; mais la tension qui règne à bord et les responsabilités écrasantes qu’ils assument tout deux dans leur propre domaine vont mettre leur amitié à rude épreuve.

 

Autre point fort du film : l’affrontement entre le capitaine Aubrey et le capitaine français sans visage qui le traque inlassablement. Ce duel – qui s’impose de lui-même à deux officiers de nations ennemies en temps de guerre – va prendre une tournure de plus en plus personnelle, bien que ces hommes ne se connaissent en rien. Ils sont simplement deux reflets d’un même idéal, celui du gentilhomme officier, intelligent et opiniâtre, prêt par devoir à risquer sa vie et celle de ses hommes. Un héros, tel qu’on les rêvait au XIXème siècle.

 

 

Le film nous plonge à la fois dans la rude vie à bord d’un voilier, dans les rangs de la plus puissante flotte du monde et dans une époque révolue où la guerre pouvait se disputer en totale autarcie simplement parce qu’un navire arborait la bannière d’une nation ennemie. C’est un voyage passionnant dans le passé et une aventure exaltante et pleine de surprise, menée aux côtés de personnages mémorables et attachants. Les clichés y sont agréablement absents, à tel point qu’on ne notera pas la présence d’un seul personnage féminin (si ce n’est pour une apparition presque éthérée de quelques secondes à peine). Peter Weir traite donc son sujet avec la plus grande rigueur et livre un film remarquable en tout points.

 

Appréciation : un grand film d’aventure historique, passionnant de bout en bout et d’une authenticité irréprochable.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

En bon film de guerre, Master and Commander ne manque pas d’une certaine violence. La mise en scène n’insiste cependant jamais sur le gore, et le cinéaste préfère toujours suggérer plutôt que de montrer. Sur le plan de l’écriture, aucune concession n’est faite cependant. Et dans une scène assez éprouvante (mais encore une fois d’une grande sobriété), un jeune officier d’une douzaine d’années à peine se voit amputé d’un bras. C’est le genre de choses qui peuvent arriver à l’époque à bord d’un navire militaire et la réalité n’est nullement édulcorée.

 

En termes de public, le film est regardable par des spectateurs avertis à partir de 12 ou 13 ans.

 

Verdict : à partir de 12 ans.

 

 

Romain