Midnight special **

Midnight special **

De quoi ça parle :

 

Roy et Lucas sont sur la route en compagnie de Alton, un petit garçon de 10 ans.

Une alerte enlèvement est diffusée en direct à la télévision, et la police établit des barrages afin de retrouver les trois fugitifs. Ceux-ci ne se déplacent que de nuit, évitant tout contact de peur d'être repérés.

Au même moment, le leader d'un culte apocalyptique envoie ses hommes à la recherche de l'enfant. Et un jeune expert de la NSA cherche des réponses à une énigme insoluble. Qui est ce garçon dont les yeux sont protégés le plus souvent par des lunettes de plongée ? Et comment est-il au courant de secrets d’État que même les agents les plus hauts placés ignorent ?

 

Date de sortie : 16/03/2016

Durée : 1h 51

Genre : Science-fiction / Drame

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Jeff Nichols, le réalisateur de Mud et de Take shelter.

 

Qui joue dedans ?

 

Michael Shannon, qu'on avait déjà vu dans Take Shelter, mais aussi dans le rôle du général Zod, le méchant de Man of steel, ou encore dans la série Broadwalk empire.

 

 

Joel Edgerton, vu tout récemment dans Jane got a gun, mais aussi dans Exodus, Warrior ou Star wars – épisode 2 – L'Attaque des clones.

 

 

Kirsten Dunst, actrice de Virgin suicide, Marie-Antoinette, Entretien avec un vampire ou encore la trilogie Spiderman de Sam Raimi.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Midnight special est une tentative intéressante de reprendre les codes du cinéma de science-fiction des années 80 en les traitant avec une mise en scène moderne, et plus posée que celle utilisée à l'époque. Impossible de ne pas penser à Rencontre du troisième type qui est clairement l'une des sources d'inspiration de Jef Nichols, de même que E.T. dans une moindre mesure, mais aussi d'autres films plus mineurs de cette période. Selon les moments, on pensera à Cocoon, Daryl, Abyss, etc...

 

Ce qui constituait le propre des films de science-fiction de cette période, et que Steven Spielberg avait imposé pendant des années, c'était un traitement de l'extraordinaire qui le faisait surgir dans le cadre d'un quotidien totalement crédible. C'est ce que Jeff Nichols retrouve ici, tout en renforçant davantage le contraste. Son film démarre directement au cœur d'une chasse à l'homme telle qu'on pourrait la suivre dans les médias à l'heure actuelle, en nous plaçant toutefois du point de vue des fugitifs. Aucun élément surnaturel ne nous est donné de prime abord. Seulement des étrangetés, plus ou moins perdues dans la somme de détails que le spectateur doit absorber à la volée. C'est typiquement ce qu'on appelle un début in medias res, à savoir une entame de récit dans le feu de l'action, et dont le contexte ne sera révélé au public qu'au fur et à mesure de l'histoire (autre exemple typique de la chose : le début de Star wars – épisode IV – Un Nouvel espoir).

 

 

Cela a l'avantage de faire démarrer le film de façon efficace et de poser un rythme soutenu. Cependant, ce rythme s’essouffle malheureusement assez vite, principalement à cause de la réalisation assez contemplative de Jeff Nichols. On comprend la démarche. Loin d'être un film d'action, le film se veut un road movie principalement tourné vers des personnages tourmentés par leurs émotions et peu enclins à en discuter ouvertement. Mais l'effet secondaire de la chose est que le spectateur se retrouve avec un film aux enjeux peu clairs et pourvu de grosses longueurs. Si certains seront touchés par le propos et rentreront bien dans le film malgré ça, aidés par une belle esthétique générale et de très bons acteurs, on peut craindre que la majorité des spectateurs ne trouve rapidement le temps long.

 

Le dernier acte est assez réussi cependant, avec quelques trouvailles visuelles très fortes. Mais celles-ci arrivent un peu trop tard pour faire de Midnight special un film aussi marquant que ses illustres modèles. On applaudira l'effort malgré tout.

 

Appréciation : un film de science-fiction très sobre, tourné avant tout vers ses personnages, et dont l'atmosphère contemplative et le manque d'humour risque parfois de susciter l'ennui.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Un peu de violence à signaler, sous forme de scènes de fusillades. Midnight special n'est pas tout à fait aussi familial que les films de Spielberg dont il s'inspire. Il est toutefois regardable dès l'âge de 12 ans. Mais si les adultes ont tendance à s'endormir par moment, on peut craindre que les plus jeunes ne se désintéressent carrément de l'histoire.

 

Verdict : pour adultes et adolescents, de préférence aimant les films au rythme posé.

 

 

Romain