Moi Daniel Blake

Moi Daniel Blake

De quoi ça parle :

 

Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450 km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…

 

Date de sortie : 26/10/2016

Durée : 1h41

Genre : Drame

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Ken Loach, réalisateur anglais bien connu depuis longtemps pour ses films socialement engagés comme Land of freedom, My Name is Joe, The Navigators, etc.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Bon à première vue on peut se dire : encore un drame social sur fond de crise économique en Angleterre, rien de bien nouveau.
Et pourtant dès le début du film on est séduit par ce personnage de Daniel Blake, incarné par Dave Johns. Ce travailleur en arrêt maladie, obligé de prouver qu'il recherche un emploi est un peu paumé entre les plateformes d'appel, les guichets absurdes du pôle emploi à l'anglaise, ubuesque machine à décourager les travailleurs. Notre menuisier est sommé de se mettre aux nouvelles technologies pour conserver ses allocations, alors même que son métier implique la maîtrise de technologies manuelles mais certainement pas "digitales".



Face à cela il se révolte quêtant des soutiens, faisant appel à l'humanité d'interlocuteurs qui se bornent souvent (mais pas toujours) à appliquer à la lettre des procédures plus ou moins adaptées. 
En toile de fond plusieurs constats qui caractérisent malheureusement bien notre époque : 
- un manque d'emploi qui précarise des populations entières dans les pays dits développés
- une perte de sens dans le travail qui est ici incarné par ces employés du pôle emploi à l'anglaise qui appliquent bêtement des procédures 
- une déshumanisation des relations qui passe en autres par l'humiliation du salarié obligé de se plier à des exigences d'employés tatillons grisés par le pouvoir que leur confère leur capacité à supprimer des allocations
 
Et quelques pistes de "solutions" :
- se laisser toucher par les autres, ne pas rester isolé face aux difficultés
- se rappeler la dimension inaliénable de notre dignité, qui n'est pas lié au fait d'avoir un emploi, ou une quelconque compétence 
 
Bref un film à voir, en sortant de là, je suis allé dans une chaine de fast food comme souvent après une séance en semaine, et j'avoue que - minime acte de résistance - j'ai refusé d'aller à la caisse automatique pour passer ma commande, j'ai plutôt choisi de m'adresser à une vraie personne, ... un petit acte de résistance à la portée de tous. ;)

 

Appréciation :

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Tout public.

 

 

Emmanuel