Moonwalkers *
De quoi ça parle :
En juillet 1969, alors qu'Appolo XI s'élance dans les étoiles et que l'homme s'apprête à marcher sur la lune, la CIA redoute un échec de la mission, désastreux sur le plan idéologique. Un plan B est donc mis en place et confié à Tom Kidman, un agent aussi expérimenté que redoutable sur le terrain. Celui-ci aura pour tâche de se rendre en Angleterre et d'engager le réalisateur Stanley Kubrick pour filmer des images de secours représentant un alunissage suffisament convaincant pour tromper la planète entière si nécessaire.
Mais suite à un quiproquo, Kidman se retrouve bientôt en accord non-pas avec l'agent de Stanley Kubrick, mais avec Jonny, un petit manager minable criblé de dettes et prêt à tout pour quelques billets de banque.
Qui l’a fait ?
Antoine Bardou-Jacquet, jeune réalisateur français avec seulement quelques publicités à son actif.
Qui joue dedans ?
Ron Perlman, acteur charismatique qui incarne on ne peut mieux l'expression "gueule de cinéma". On pourra citer ses collaborations régulières avec Jean-Jacques Annaud (La Guerre du feu, Le Nom de la rose, Stalingrad), Jean-Pierre Jeunet (La Cité des enfants perdus, Alien la résurection) et Guillermo Del Toro (Blade II, Hell Boy, Pacific rim).
Rupert Grint, dont le visage est à jamais celui de Ron Weasley, l'éternel accolyte de Harry Potter.
Est-ce un bon film ?
L'idée de départ de Moonwalkers, si folle soit elle, est basée sur une théorie du complot fort populaire depuis l'alunissage de la mission Apollo XI en 1969. D'aucuns parmi les plus sceptiques prétendent aujourd'hui encore que l'homme n'a jamais marché sur la lune et que les images diffusées en direct en ce jour historique étaient en fait truquées. Pour aller plus loin encore dans le délire, les complotistes ajoutent que ce serait Stanley Kubirck en personne, un an à peine après la sortie de son film visionnaire 2001 l'odyssée de l'espace, qui aurait mis en scène les séquences en question avec des effets spéciaux d'époque.
On pouvait donc se montrer sincèrement curieux de voir ce que donnerait une comédie qui prendrait au pied de la lettre cette théorie farfelue. Hélas, le résultat est particulièrement décevant. Le scénario est raté, construit de manière artificielle autour du décallage entre les deux personnages principaux. Les effets tombent à plat, l'humour ne décolle jamais et l'ennui s'installe très rapidement.
C'est d'autant plus regrettable que Ron Perlman et Rupert Grint assurent le show chacun à leur manière. Si le charisme brut du premier n'est plus à démontrer, on sera plaisament surpris de voir que le jeune rescapé de la saga Harry Potter s'en sort également avec les honneurs dans ce rôle de manager looser. Certes, le personnage partage avec celui de Ron Weasley quelques points communs (notamment une rare capacité à louper tout ce qu'il entreprend), mais Rupert Grint lui donne son propre style, démontrant qu'il est bien un acteur à part entière.
Hélas, le facteur sympathie de ses interprêtes ne suffit pas à remplir le film, et celui-ci ne laisse au final qu'une impression de délire un peu puéril, basé sur une imagerie 70's assumée dans le kitch de mauvais goût, et dans la célébration basique d'un mode de vie hippie. Le tout ne donne au final qu'une impression d'imbécilité un peu vaine.
Appréciation : une comédie ratée, aux effets trop plats, gachant sa bonne idée de départ par un traitement sans relief.
C’est pour quel public ?
Moonwalkers est un de ces films qui s'amusent autant de la violence parfois débridée que des effets des drogues dures et autres hallucinogènes. La plus grande partie du film est passée dans un manoir rempli de hippies qui n'ont aucun autre centre d'intéret que la drogue, le sexe et les formes d'art les plus indigentes. Il en ressort une morale ouvertement transgressive dont on ne voit guère l'intérêt après réflexion. A proscrire donc, et à déconseiller fortement en dessous de 16 ans.
Verdict : un film pronant l'usage de la drogue et les excès en tout genre sous pretexte de faire rire. Le spectateur ne sera ni édifié ni amusé par le message. A réserver aux seuls adultes, voire à éviter tout à fait.