Mr Holmes

De quoi ça parle :

 

Peu après la fin de la seconde guerre mondiale, le célèbre détective Sherlock Holmes - maintenant très âgé - vit au bord de la mer dans une maison où il élève des abeilles. Sa seule compagnie lui vient de sa gouvernante et du fils de celle-ci, lequel entretient une vive curiosité pour tout ce qui touche à l’ancienne carrière de Mr Holmes.

De retour du Japon après un long voyage, le vieux gentleman s’efforce d’écrire le récit fidèle de la toute dernière affaire qu’il a résolue du temps de Baker street. Mais la mémoire lui fait à présent cruellement défaut, et il redoute de ne jamais retrouver l’intégralité de l’histoire, ni de comprendre pourquoi le visage d’une certaine jeune femme hante encore ses souvenirs.

 

Date de sortie : 04/05/2016

Genre : drame, policier

Durée : 1h45

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Bill Condom, réalisateur américain ayant à son actif des films comme Dream girls, Gods and monsters, Le Cinquième pouvoir, mais aussi... les deux parties de Twilight – Révélation.

 

Qui joue dedans ?

 

Ian McKellen, le fameux Gandalf des films Le Seigneur des anneaux, connu aussi pour le rôle de Magneto dans les films X-men, dont on oublie parfois qu’il s’agit avant tout d’un grand acteur shakespearien ayant fourni précédemment dans sa carrière des prestations remarquables dans des films comme Richard III, Gods and Monsters, ou Un Elève doué.

 

 

Laura Linney, actrice qu’on a pu voir récemment dans Le Cinquième pouvoir, Week-end Royal et dont on se souvient pour ses rôles dans Love actually, Mystic river, La Vie de David Gale ou Le Truman show.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Intéressant tout du moins.

En fan du personnage de Sherlock Holmes et du jeu de Ian McKellen, je guettais depuis un moment la sortie de ce film sans trop savoir à quoi m’attendre. Lorsque les premières scènes ont démarré sur l’écran, je suis resté dans l’expectative encore un moment, incapable de déterminer le sujet exact de ce film finalement plutôt contemplatif.

 

On y suit donc le personnage de Sherlock Holmes dans pas moins de trois intrigues différentes. La première nous montre le développement de la relation paternelle qu’il noue avec le fils de sa gouvernante durant ses vieux jours, la seconde un voyage au Japon quelques semaines plus tôt et la troisième sa toute dernière enquête menée quelques années auparavant.

Et on s’aperçoit bientôt que le récit se révèle plutôt aride dans les trois cas. On est loin des écrits mouvementés de Conan Doyle, et les énigmes à dénouer ici sont finalement moins logiques que de nature purement humaine. Car ce Mr Holmes est avant tout un drame, une réflexion sur la vieillesse et sur l’importance des liens d’affection au sein de toute vie, y compris celle d’un être aussi désespérément cérébral que le fameux détective. Le personnage est moins utilisé parce que le réalisateur (ou l’auteur, puisqu’il s’agit de l’adaptation d’un roman paru en 2005) voudrait trouver une conclusion intéressante à ses aventures, que parce qu’il est quelqu’un d’éminemment solitaire. Son intellect exceptionnel et une tendance à la sociopathie l’ont toujours éloigné de ses semblables. Même pour son meilleur ami et biographe, John Watson, il est demeuré en bonne partie une énigme. Car Sherlock Holmes n’a jamais su parler de choses intimes avec les gens, ni comprendre cette intimité chez les autres.

 

 

C’est là le point commun des trois intrigues du film : la recherche d’une vérité non-logique qui a toujours échappé au grand homme et qu’il cherche à découvrir alors que sa vie touche à sa fin. De ce point de vue là, le résultat est touchant, et les émotions qu’il invoque sont réelles. Mais il est dommage de constater que l’ensemble manque trop de rythme et de liant pour que le film prenne jamais son envol. Peut-être l’intrigue japonaise est-elle de trop ici, car les allées et retour constants du récit tendent à frustrer le spectateur qui n’a jamais le temps de vraiment s’imprégner d’une époque qu’il lui faut déjà passer à une autre.

 

Et pourtant, les personnages sont tous bien campés, en particulier Sherlock Holmes lui-même, incarné ici par un Ian McKellen au sommet de son art. Laura Linney s’est sort aussi très bien dans le rôle de la gouvernante, tout comme le jeune acteur jouant le rôle de Roger, lequel doit porter une bonne partie de la charge émotionnelle du film.

Les images sont très belles, la musique parfaitement appropriée, et le propos de l’œuvre est beau et louable.

Hélas, il manque juste un peu d’efficacité, d’humour et de poésie à l’ensemble pour en faire vraiment un grand film.

 

Appréciation : un film contemplatif, au message intéressant, utilisant la figure de Sherlock Holmes pour composer une fable sur fond de drame qui aurait mérité un traitement plus enlevé.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Le film est pratiquement dépourvu de violence en dehors de quelques moments assez brefs. Son propos plutôt dense sur le vieillissement, les regrets et la valeur de l’affection à travers un quotidien dépouillé ne parlera guère aux jeunes spectateurs. À ne recommander qu’à partir de 14 ans.

 

Verdict : pour adultes et adolescents, à partir de 14 ans.

 

 

Romain