Régression
De quoi ça parle ?
Au début des années 90, suite aux accusations portées par une jeune fille contre son père, un policier mène l’enquête pour viol sur mineure. Avec l’aide d’un expert en hypnose, il met à jour une affaire aux ramifications terrifiantes, à mesure que les différentes séances de régressions hypnotiques de la jeune fille et des membres de sa famille l’amènent à envisager l’existence d’une secte satanique.
Sortie : 28 octobre 2015
Genre : Thriller psychologique
Qui l’a fait ?
Alejandro Amenàbar, réalisateur espagnol connu surtout pour l’excellent film fantastique Les Autres, mais aussi pour Ouvre les yeux, ou encore Agora.
Est-ce un bon film ?
C’est un cas subtil que celui de Régression. Le film est à considérer dans son ensemble, et notamment à la lumière des implications de son retournement final.
Ainsi donc, sans en dévoiler trop au lecteur curieux, on peut dire que la manipulation et les faux-semblants sont au centre du récit et jouent énormément sur le ressenti des personnages et du spectateur.
Le traitement qui est fait ici de la grande psychose du satanisme survenu aux États unis entre les années 80 et 90 pourrait être vu comme une simple réflexion sur les peurs propres à l’être humain. Mais Amenàbar restant fidèle à lui-même, il tourne malheureusement le propos de son film comme une charge contre la religion en général, de la même façon que dans son précédent film Agora. Ainsi, le fait même de montrer le personnage central de l’enquêteur agnostique en venir à prier au cours du film n’est qu’un moyen de dénoncer l’absurdité totale de ce comportement quand arrive le dernier acte.
Voici donc la « morale » de Régression : la religion, et même les croyances en générales, ne sont qu’une forme d’oppression que l’être humain s’inflige à lui-même, nourrissant ainsi ses craintes les plus abjectes.
La solution semble toute trouvée dans ces conditions : un rationalisme froid et libérateur, loin de l’obscurantisme du passé.
Autant dire que le propos n’a rien de mesuré, et que le film ne laisse aucune place à une quelconque ouverture d’esprit. Tous les croyants y sont des imbéciles, et ils n’apprennent même pas de leurs erreurs.
Appréciation : un film parfois intéressant mais bien trop roublard sur un sujet qui méritait infiniment plus de doigté.
C’est pour quel public ?
Indépendamment de son message rationaliste très dur, le film est particulièrement poisseux de part son sujet, avec des visions de messes noires toutes plus sordides les unes que les autres. S’il ne s’agit pas de voyeurisme à proprement parler (le sujet étant ici l’impact de la suggestion sur l’imaginaire), ces images ne font au final que servir les arguments d’un réalisateur décidément très remonté contre la religion sous toutes ses formes.
Verdict : une œuvre malsaine et partisane.