The Birth of a nation

The Birth of a nation

De quoi ça parle :

 

Au milieu du XIXème siècle, Nat Turner grandit esclave dans une plantation du sud des Etats unis. Dans son malheur, il a la chance de vivre sous la tutelle de maîtres bienveillants envers leurs esclaves et même, chose rarissime, de recevoir une éducation lettrée. Ses lectures de la Bible depuis son plus jeune âge lui permettent de devenir un prêcheur au sein de sa communauté. Célèbre dans toute la région, Nat va prendre l'habitude une fois adulte d'accompagner son maître dans les plantations voisines pour l'assister dans un petit commerce assez lucratif. Pour cela, il n'a qu'à prêcher auprès des esclaves pour les encourager à obéir à leurs maîtres en toutes choses en s'appuyant sur la parole divine.

 

Mais les mauvais traitements subis par les esclaves se multiplient sous ses yeux à mesure que Nat se livre à cette besogne. Et après que la propre épouse du jeune prêcheur ait été agressée par des chasseurs d'esclaves, le vent de la révolte commence à souffler, y compris dans le coeur de Nat.   

 

Date de sortie : 11/01/2017

Genre : Drame historique

Durée : 2h00

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Nate Parker, jeune réalisateur américain dont c'est le premier long métrage et qui est ici également scénariste, producteur et acteur principal (!).

 

 

Qui joue dedans ?

 

Armie Hammer, acteur américain que l'on a vu dans The Social network, The Lone ranger ou encore Agents très spéciaux.

 

 

Aja Naomi King, actrice américaine ayant joué dans quelques séries télévisées avant de passer au cinéma dans le film indépendant Four puis dans How to get away with murder.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Bilan mitigé pour The Birth of a nation. Le film part avec des ambitions immenses. Il est clair que Nate Paker était habité depuis longtemps d'une grande passion pour son sujet. Dans la manière dont il dépeint et interprête lui-même le prêcheur Nat Turner (on notera au passage une troublante similitude des noms ici), le personnage devient une figure messianique, dont le destin grandiose est annoncé dès sa naissance par un étrange tâche de naissance.

 

La mise en scène est élégante, bien qu'un peu académique et le film possède cette facture classique des grandes fresques historiques. On y retrouve une construction proche de celle de Braveheart, même si l'atmosphère et la période historique rappelle bien davantage Twelve years a slave. La représentation de l'esclavage est âpre et sans compromis, avec de nombreuses scènes chocs, voir très difficiles à regarder pour certaines. Et cette approche semble choisie pour rendre compréhensibles les prises de positions du personnages à mesure que son sentiment de révolte monte.

 

 

On se laisse volontier emporter par le souffle de l'ensemble et le récit est bien rythmé, mais le malaise s'installe avec le troisième acte, lorsque commence la révolte à proprement parler. Les actes de barbarie commis par les esclaves en représaille pour leurs mauvais traitements ne sont pas embélis par le récit, et on ne se cache pas du fait qu'il s'agit d'une révolte sanglante, mais Nat Turner est encore ici présenté comme un homme providentiel alors que la violence qu'il répand n'est pas vraiment plus justifiée moralement que celle qu'il condamne. Jusque dans ses derniers instants, le personnage demeure comme "habité par la grâce", et jamais ses actes ne sont remis en cause.

 

Après visionnage du film, une chose semble claire : un sujet comme celui-ci aurait sans doute nécessité beaucoup plus de doigté et de nuance. Ce récit ne se prêtait pas à une épopée d'oppression et de vengeance, car les évènements en question sont bien trop chargés de questionnements moraux pour être traités de façon si manichéenne. Un film comme Twelve years a slave se montrait bien plus intéressant et pertinant avec un sujet voisin.

 

Appréciation : une fresque historique bien filmée et interprétée, mais à l'approche trop simpliste pour le sujet extrêmement délicat qu'elle aborde.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Les thématiques historiques très dures abordées de manière frontale ainsi que plusieurs scènes assez dérangeantes rendent le film inapproprié pour les spectateurs de moins de 16 ans. On recommandera également aux spectateurs de se renseigner sur les évènements historiques dépeints afin de se forger leur propre opinion sur les mérites et les fautes du précheur Nat Turner.

 

Verdict : film délicat à ne pas montrer aux adolescents de moins de 16 ans.

 

 

Romain