Tu ne tueras point

Tu ne tueras point

De quoi ça parle :

 

Desmond Dos, chrétien advantiste à la foi indéfectible, a connu une enfance violente et s'est efforcé une fois adulte de ne plus jamais y avoir recours. Il vient de se fiancer et d'entreprendre des études de médecine lorsque l'Amérique est prise dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Poussé par son sens du devoir, le jeune homme s'engage dans l'armée, à la condition de ne jamais avoir à se servir d'une arme. Très vite, son pacifisme sans compromis se heurte violemment aux ordres de ses instructeurs et Desmond se trouve confronté à l'hostilité de ses camarades de régiment qui les prennent tous pour un lâche.

La bataille d'Okinawa va toutefois lui donner l'occasion de prouver que le courage est une vertu dont il ne manque pas...

 

Date de sortie : 09/11/2016

Genre : film de guerre, Drame

Durée : 2h10

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Mel Gibson, réalisateur et acteur australien oscarisé pour Braveheart en 1995, et connu aussi pour L'Homme sans visage, La Passion du Christ et Apocalypto. Après une longue traversée du désert, le voici de retour aux affaires avec ce film très positivement accueilli par la critique internationale.

 

Qui joue dedans ?

 

Andrew Garfield, acteur américain qu'on a pu voir dans The Social network et The Amazing Spiderman 1 et 2.

 

 

Hugo Weaving, célèbre pour avoir été l'inquiétant agent Smith de la trilogie Matrix et le demi-elfe Elrond dans les sagas du Seigneur des anneaux et du Hobbit.

 

 

Teresa Palmer, jeune actrice australienne qu'on a vue dans L'Apprenti sorcier, Dans le noir et Warm bodies.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

Absolument.

 

Tu ne tueras point marque le grand retour de Mel Gibson au terme d'une longue absence et, après visionnage, il est évident que le réalisateur de Braveheart n'a rien perdu de sa capacité à construire une fresque épique et pétrie d'émotion. Le film est construit de façon très académique, sans effet de manche ni flash-backs. C'est tout simplement le récit de la vie de cet homme hors-norme qu'était Desmond Dos, depuis son enfance tourmentée jusqu'à cette journée fatidique sur l'île d'Okinawa où il accomplit l'exploit qui le rendit célèbre.

 

 

D'aucun pourront regretter que le propos du film soit assez mélodramatique, mais force est de constater qu'il y a longtemps que l'on n'avait vu un film porté par un message aussi sincère, exprimé sans aucune trace d'ironie par un cinéaste à la sincérité totale. Tu ne tueras point rappelle énormément le cinéma de Steven Spielberg et en particulier le fameux Il faut sauver le soldat Ryan. La deuxième partie du film, sous les feux de la bataille du Japon, est d'une intensité et d'une force qu'on n'avait plus vue depuis cette fameuse séquence du débarquement. L'horreur totale de la guerre y est palpable, et la caméra de Mel Gibson devient ici un point d'ancrage aussi limpide qu'implaccable pour le spectateur. Nous sommes désemparés et impuissants, à l'image de Desmond, petit infirmier courant parmi les bombes pour secourir ses camarades tombés sous les balles. Le chaos est total et nul spectateur n'en sortira indemne.

 

Bien sûr, le film a une structure assez classique et ce ne sont pas les coups de théâtre ou les détours du scénario qui vont nous surprendre. Il faut tout simplement se laisser porter par cette fresque et voir les choses du point de vue de ce jeune homme idéaliste pour entrer pleinement dans le récit. Alors Tu ne tueras point devient une expérience très forte, soutenue par une émotion qui n'a rien de factice, ce qui est plutôt apréciable à une époque où le cinéma a beaucoup trop recours au cynisme et à l'ironie. Les dernières images nous permettent de remettre le film dans le cadre de la réalité historique avec les témoignages bouleversant de Desmond Dos lui-même, et de certains des hommes qu'il a sauvés. Cela conclut avec tact un hommage puissant et nécessaire à un homme qui a su rappeler que courage et amour du prochain pouvaient et devaient aller de paire.

 

Appréciation : une très belle fresque historique au propos fort et sincère, mettant en avant l'exploit méconnu d'un héros au sens le plus pur du terme.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Mel Gibson est connu pour un traitement souvent très cru de la violence dans ses films et les scènes de guerre auxquelles on assiste ici sont d'une cruauté pleinement assumée. Rien ne nous est épargné, pas même les morceaux de cadavres plus ou moins reconnaissables que piétinent malgré eux les soldats en passant sur un champ de bataille déjà ravagé par l'artillerie américaine.

 

Cela n'a jamais rien de gratuit, et rarement on aura vu un film faire une critique aussi claire de la violence sous toutes ses formes. Mais le film ne saurait être vu avant l'âge de 16 ans.

 

Verdict : à voir à partir de 16 ans, pour ceux que la violence extrême ne rebutte pas.

 

 

Romain