UN TRIOMPHE

UN TRIOMPHE

Titre : Un triomphe

De quoi ça parle : Un acteur en galère accepte pour boucler ses fins de mois d’animer un atelier théâtre en prison. Surpris par les talents de comédien des détenus, il se met en tête de monter avec eux une pièce sur la scène d’un vrai théâtre. Commence alors une formidable aventure humaine. Inspiré d’une histoire vraie.

Date de sortie : 1er septembre 2021 

Durée : 1h46 

Genre : Comédie

Bande-annonce

Qui l’a fait ? Emmanuel Courcol, Thierry de Carbonnières 

Qui joue dedans ? Kad Merad, David Ayala, Lamine Cissokho

Est-ce un bon film ?

À priori, ce film avait tout pour que je n'aille pas le voir : le pitch me semblait promettre un film cousu de fil blanc - tant au niveau du scénario que des grands sentiments qu'il déclencherait. Et le jeu de Kad Merad - comme j'aime bien les fêlures et les surprises, tout cela n'avait rien pour me séduire. Et puis, je me suis laissée convaincre par les critiques et les avis enthousiastes de quelques amis.

L'histoire : Etienne est un acteur qui n'est pas monté sur les planches depuis trois ans. Il vivote entre interventions en entreprise et petits boulots d'acteurs, alors qu'il est fou de grand théâtre. Quand il prononce ce mot : "le théâtre", il fait une déclaration d'amour à son art. On sent son cœur qui bat et ses yeux qui s'ouvrent, son âme qui s'élève et la certitude que le théâtre pourrait bien sauver le monde. On ne serait pas surpris, vraiment, qu'il soit prêt à donner sa vie pour un rôle dans une pièce de Ionesco. Son métier est sa raison de vivre, et depuis trois ans : la lumière est éteinte, et ça le rend fou. Bon an mal an, il accepte de reprendre l'animation de cours de théâtre auprès d'un groupe de cinq détenus en fin de peine, et en deux semaines, fait jaillir de leur personnalité et de leur expérience une version truculente du lièvre et de la tortue. Etienne ne porte pas de jugement sur ces gars là, sur ce qu'ils ont fait (on le saura jamais, d'ailleurs...). Il a foi en eux, foi dans ce que le théâtre peut faire pour eux, et a envie de leur redonner de la valeur. Il en a besoin. Aussi pour retrouver la sienne. Il se bat comme un lion pour monter avec eux "En attendant Godot" de Samuel Beckett. Une pièce sur l'attente et l'absurde, en prison... ça a du sens. Pendant 6 mois, il taille les diamants bruts, en fait jaillir 5 acteurs, 5 humanités, vulnérables et magnifiques. Il démontre avec eux que la confiance libère, que l'Art fait grandir, donne du souffle et de la Vie à celui qui s'y abîme. La représentation est un immense succès : il y a en aura d'autres. Et il reste une heure de film... 

J'ai beaucoup aimé cette première partie sans trop de compromis : tout le monde en prend pour son grade. Les intentions d'Etienne ne sont ni idéalistes, ni humanistes. Ce projet est aussi - d'abord ?- pour se sauver lui-même. Son équipe n'est pas exactement une équipe d'angelots, et rien n'est fait pour qu'on l'oublie. Et puis ça patine : ils passent de salles en salles, de postures en postures, et on suit tout cela chronologiquement, sans trop d'intérêt pour ma part, comme si l'histoire venait remplir l'écran, sans trop savoir où elle allait. La frustration de passer de la scène à la cellule devient palpable, la dualité de leur vie est absurde et douloureuse : c'est la clef de voute du dénouement… Au final, le théâtre aura sauvé tout le monde, d'une certaine manière, mais il aura surtout sauvé la carrière d'Etienne, devant un parterre de spectateurs qui s'en réjouit. Chacun, engoncé dans son siège et dans son égoïsme, avide de sensationnel, aura droit à son spectacle. Un hommage à l'absurde jusqu'au bout, à l'évidence, où les grands sentiments m'auront finalement manqués cruellement sur la fin. Un peu comme une fable à la morale sans espoir qui me déplaît.

C'est pour quel public ?

Tout public