Vaiana
De quoi ça parle :
La jeune Vaiana n'a jamais quitté l'île du Pacifique sur laquelle elle a grandi. Fascinée par les légendes que lui raconte sa grand-mère depuis sa naissance, elle rêve de franchir en bateau la barrière de corail entourant le rivage pour aller explorer le vaste monde.
L'occasion va lui être donnée de franchir le pas lorsqu'elle apprend qu'elle a été choisie par l'océan pour ramener à la déesse de la création son coeur, une pierre précieuse qui fut volée autrefois par le demi-dieu Maui. Mais pour espérer réussir, Vaiana va devoir retrouver en premier lieu Maui et le convaincre de l'aider. Or, le héros légendaire ne va pas se montrer très coopératif, et de nombreuses créatures maléfiques convoitent le coeur de la déesse.
Date de sortie : 30/11/16
Durée : 1h47
Genre : animation, conte mythologique
Qui l’a fait ?
John Musker et John Clements, à qui l'on doit quelques films Disney légendaires comme La Petite sirène, Aladdin et La Princesse et la grenouille.
Est-ce un bon film ?
Il est agréable de voir les studios Disney s'intéresser à une mythologie riche mais aussi particulièrement méconnue du grand public : celle des îles polynésiennes. Les décors, le design des personnages, la musique et les enjeux profitent ainsi d'une belle dose d'originalité.
Pour autant, la formule habituelle des grands films d'animation Disney est belle et bien respectée. Nous voilà avec une héroïne qui, si elle n'est pas techniquement une princesse, en présente tout de même beaucoup d'aspects. Fille de chef, elle est l'héritière naturelle appelée à diriger son peuple et porte ainsi de lourdes responsabilités. Choisie par une entité surnaturelle depuis sa plus tendre enfance, elle est aussi le dépositaire d'une magie élémentaire dont les animateurs vont tirer le profit possible : celle de l'océan lui-même. En cela, on se doute que le succès surprise de la Reine des neiges il y a deux ans n'a pas manqué d'influencer ce film, car la magie de l'eau évoque fortement la manière dont était traitée celle de la glace. Et pour faire bonne mesure, Vaiana a aussi avec elle deux animaux de compagnie qui ne manqueront pas de servir d'éléments comiques.
Une fois l'intrigue lancée et les personnages en place, on constate que le film se révèle plutôt agréable à suivre, bien rythmé et amusant, pour les parents comme les enfants. Cependant, en comparaison avec les autres films de ses illustres réalisateurs, force est de reconnaître qu'on est plus proche du niveau d'un Hercule que de celui d'un Aladdin. Il manque peut-être un petit supplément d'âme et de souffle à Vaiana pour parvenir à s'imposer comme une oeuvre majeure. Maui, qui est la figure majeure du héros polynésien et qui réunit à la fois en lui les charistiques d'un Héraclès et d'un Prométhée est réduit ici à une sorte de macho grotesque, totalement imbu de sa personne que l'héroïne va devoir apprivoiser peu à peu. C'est tout de même dommage de mettre enfin en avant cette figure méconnue pour le traiter de façon aussi légère. Maui aurait sans doute mérité d'être le héros de son propre film.
En cela, Vaiana répond plutôt à des préoccupations marketting voulant que les héroïnes soient davantage à la mode dernièrement. Il n'aurait pas été si difficile d'écrire des personnages de héros homme et femme qui soient tous les deux à la hauteur. Mais ce ne sera pas pour cette fois.
Reste malgré tout un spectale agréable et famillial qui ne manquera pas de satisfaire les spectateurs en quête de cinéma léger à l'occasion des vacances.
Appréciation : un Disney de bonne tenue, sans être exceptionnel, qui ne tire pas le meilleur profit possible de son sujet, mais constitue un divertissement plaisant.
C’est pour quel public ?
Pour tout public, sans réserve particlière. Le message final, bien qu'assez classique, est assez peu souvent vu dans les films d'animation Disney et fonctionne ici plutôt bien.
Verdict : pour tous.
Romain
