X-men - Apocalypse

De quoi ça parle :

 

Bien avant notre ère, le premier mutant du monde régnait sur l’Égypte, en tant que dieu-roi. Grâce à ses pouvoirs, il pouvait s'approprier le corps d'autres mutants afin de ne jamais mourir, et il vivait sous la protection permanente de quatre de ses semblables, ses quatre « cavaliers ». Mais vint un jour où cet être connu sous le nom d'Apocalypse fut trahi par son propre peuple et enterré vivant dans sa pyramide.

 

3000 ans plus tard, le dieu-roi s'éveille à nouveau pour découvrir un monde médiocre où les mutants sont traités avec mépris. Bien décidé à reprendre les rênes de notre planète, Apocalypse se met en quête de quatre nouveaux cavaliers. Il est grand temps de purger la surface de la Terre des humains qui la peuplent, et de rendre aux mutants leur position de suprématie.

 

Mais le professeur Charles Xavier et ses élèves - les célèbres X-men - sont prêts à se dresser sur sa route.

 

Date de sortie : 18/05/16

Genre : film de super-héros, science-fiction

Durée : 2h 24

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Bryan Singer, un habitué de la saga X-men puisqu'il est celui qui l'a adaptée pour la première fois au cinéma en 2000 avant d'enchaîner avec X-men 2. Bryan Singer est surtout connu pour avoir réalisé Usual suspect au début de sa carrière, un des thrillers les plus intelligents jamais écrits, mais aussi pour des films comme Un Elève doué, Walkyrie, Superman returns... Il est revenu depuis peu à ses personnages fétiches en réalisant il y a deux ans X-men – Days of the future past.

 

Qui joue dedans ?

 

James McAvoy, que l'on a découvert dans le premier volet du Monde de Narnia, puis dans le film Wanted, et qui est maintenant établi comme la version « jeune » du professeur Charles Xavier.

 

 

Michael Fassbender, dont la carrière est particulièrement florissante depuis cinq ans, avec des rôles marquants dans des films comme 12 years a slave, Shame, MacBeth, Prometheus, Inglorious basterds, etc, etc...

 

 

Oscar Isaac, l'acteur qui explose depuis deux ans, avec le rôle titre du film des frères Cohen Inside Llewyn Davis, ou encore Ex Machina, A most violent year et Star wars – Le Réveil de la Force.

 

 

Est-ce un bon film ?

 

La franchise X-men est la plus ancienne de toutes les licences adaptées de comics qui pullulent à l'heure actuelle sur nos écran. Le premier film de la série est sorti deux avant la toute première adaptation de Spiderman, et l'engouement actuel pour les films de super-héros doit beaucoup aux succès des films de Bryan Singer. Car ils ont démontré que l'on pouvait adapter fidèlement des bande-dessinées tout en en tirant des profits considérables.

 

Si le professeur Xavier, Magneto, Wolverine et les autres mutants ne sont pas tout à fait aussi célèbres que les Avengers ou que les têtes d'affiches de chez DC Comics (Batman et Superman), ils ont tout de même acquis une véritable portée culturelle. Les mutants sont un symbole très fort pour toutes les communautés ayant à un moment ou un autre subi l'oppression de la majorité. L'analogie qu'ils représentent est si riche que l'on peut la réinventer sans cesse, tant qu'il y a des gens talentueux pour travailler sur ces films, et tant que des efforts raisonnables sont faits par les producteurs pour renouveler le propos et le réinventer.

 

 

Hélas, avec un film comme X-men Apocalypse, il devient clair que même un réalisateur qui maîtrise parfaitement cet univers trouve ici ses limites. Pas en raison d'un manque de vision artistique personnelle, non, mais plutôt parce que Bryan Singer est ironiquement devenu la victime de la mode des super-héros qu'il a aidé à créer.

X-men Apocalypse a été fait à la va-vite. Cela se voit notamment dans un production design assez kitsch. Costumes, maquillages, décors et même effets spéciaux laissent souvent à désirer. La production a été lancée sitôt après la sortie en fanfare de X-men Days of the future past, le précédent volet de la saga, et il semble clair que le scénario non-plus n'a pas bénéficié des même efforts d'écriture cette fois-ci. Comme dans le système des studios Marvel (bien que la saga X-men appartienne encore à la Twentieth century Fox), les délais ont été accélérés autant que possible afin de surfer sur la vague. Et nous voilà donc avec une aventure beaucoup plus classique cette fois, mais dans laquelle les cinéastes s'efforcent d'introduire un nouveau méchant qui nécessiterait beaucoup plus de temps d'exposition, car son histoire soulève un certain nombre de questions légitimes. Même ses pouvoirs ne sont jamais expliqués correctement en fin de compte. De plus, le récit conserve encore et toujours le personnage de Magneto en éternel adversaire des X-men et, malgré les charisme de Michael Fassbender, il devient rapidement évident que les scénaristes ne savent plus quoi faire de lui.

 

 

Comme si ça ne suffisait pas, le camp de héros est enrichi d'une palanquée de nouveaux visages, sous la forme d'acteurs adolescents qui ont la lourde tâche de reprendre les rôles tenus par des acteurs nettement plus expérimentés dans les précédents films X-men. Hélas, ceux-ci ont beaucoup de mal à tenir la comparaison, en particulier la jeune Sophie Turner (que les fans de Game of thrones reconnaîtront au passage) qui interprète ici Jean Grey, la mutante télépathe incarnée autrefois par la magnétique Famke Janssen. Revoir des personnages qu'on a aimés sous la forme d'adolescents pénibles aux personnalités caricaturales laisse au spectateur une impression de creux qui ne s'efface jamais vraiment.

 

Alors que le dernier acte du film tombe quelque peu à plat avec un affrontement final pour le moins inintéressant et aux enjeux émotionnels inexistants, on se prend à regretter que cette saga ne se soit pas achevée sur le très réussi Days of the future past, lequel nous donnait d'ailleurs un aperçu du devenir de l'ensemble des personnages et bouclait ainsi avec panache les intrigues propres aux deux époques traitées.

 

Peut-être les X-men n'ont-ils pas dit leur dernier mot au cinéma, mais ils subissent ici une baisse de rythme évidente qui va inévitablement enlever à leur univers une partie de ses attraits. En attendant qu'un autre cinéaste parvienne à leur insuffler un nouveau souffle...

 

Appréciation : le volet de trop d'une saga à la longévité remarquable. Le divertissement est encore au rendez-vous, mais le souffle épique s'en est allé.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

La violence de certains passages de ce nouveau X-men s'avère surprenante. Peut-être le réalisateur a-t-il reçu pour consigne de durcir le ton après le succès du film Deadpool. Quoi qu'il en soit, le film est à déconseiller vivement au moins de dix ans, ou aux jeunes adolescents impressionnables.

 

Pour le reste, le propos pseudo-religieux reprenant l'imagerie du livre de l'Apocalypse au service d'un méchant de bande-dessinée n'est pas une charge contre les religion actuelles, mais plutôt un gadget marketing. On regrettera seulement que les symboles bibliques soient utilisés pour un spectacle aussi creux, et ainsi vidés de leur sens.

 

Verdict : vivement déconseillé en dessous de 10 ou 11 ans en raison d'une violence plus présente que de coutume.

 

 

Romain