Ben Hur

Ben Hur

De quoi ça parle :

 

Judas Ben Hur, prince de Jérusalem et le romain Messala ont grandi sous le même toit. Aussi proches que peuvent l'être deux frères, ils ne vont pas moins en être séparés par leurs origines différentes et par le poids qu'exerce Rome sur la vie de chaque citoyen de l'empire. Voulant faire ses preuves, Messala s'engage dans la campagne menée par l'armée romaine en Germanie. Lorsqu'il revient à Jérusalem des années plus tard, c'est un tant que bras-droit de Ponce Pilate, le procurateur de Judée.

Judas l'accueille à bras ouverts et lui offre son aide afin de ramener la paix dans cette cité en proie aux révoltes. Mais lorsqu'une flèche est tirée depuis le toit de la demeure des Hur pendant le passage triomphal du procurateur et de sa légion dans les rues, il est temps de faire un exemple. Messala fait condamner toute la famille qui fut autrefois la sienne. Quant à Judas, il l'envoie finir sa vie dans les galères romaines.

Mais Judas Ben Hur n'a pas l'intention de mourir avant d'avoir assouvi sa vengeance.

 

Date de sortie : 07/09/2016

Genre : Péplum, fresque biblique.

Durée : 2h04

 

Bande-annonce

 

Qui l’a fait ?

 

Timur Bekmambetov, réalisateur russe qui a connu un succès assez spectaculaire dans son pays avec les films fantastiques Night watch et Day watch, puis a démarré une carrière hollywoodienne avec des films comme Wanted ou Abraham Lincoln chasseur de vampires.

 

Qui joue dedans ?

 

Jack Huston, acteur anglais, petit fils du cinéaste John Huston, qu'on a vu dans des films comme Chemins croisés ou Posthumous et qui a ici la lourde tâche d'incarner Judas Ben Hur.

 

 

Toby Kebbel, qu'on a vu dans La Colère des titans il y a quelques années et qui a depuis interprété en performance capture des personnages aussi emblématiques que le singe Koba dans La Planète des singes : l'Affrontement ou l'orc Durotan dans Warcraft le commencement.

 

 

Morgan Freeman, un de ces acteurs qu'on ne présente plus tant il est l'une des figures les plus emblématiques du cinéma américain de ces trente dernières années. Citons tout de même Miss Daisy et son chauffeur, Glory, Les Evadés, Bruce tout puissant, La trilogie du Dark Knight de Chris Nolan, ou plus récemment Insaisissables...

 

 

Est-ce un bon film ?

 

On n'attendait pas particulièrement ce remake du classique aux 11 oscars. Ben Hur est l'un de ces films si durablement installé dans la culture populaire qu'on ne voit même pas l'intérêt d'en faire une nouvelle version. Les séquences les plus célèbres du film, comme la fameuse course de chars, tiennent encore très bien la route. Alors cette nouvelle mouture était considérée comme un désastre annoncé depuis que son existence était connue.

 

Alors en définitive, que dire de ce film ?

 

Eh bien qu'il se regarde malgré tout assez bien. Non grâce à un bon scénario ou à des acteurs excellents (loin s'en faut), mais plutôt en raison d'une mise en scène très enlevée et d'un production design assez magnifique dans l'ensemble. Jérusalem est particulièrement belle dans ce film, reconstituée avec un joli sens du détail d'une façon qui n'est pas sans rappeler celle de La Passion du Christ.

 

 

La mise en scène du russe Timur Bekmambetov est nettement plus inspirée dans l'action que dans les scènes intimistes. Lorsqu'il plonge son spectateur dans l'enfer de la cale d'une galère en pleine bataille navale ou qu'il donne sa propre version de la légendaire course de char, le réalisateur est plutôt bon, voire excellent par moments. L'utilisation qu'il fait de la vue subjective, quoiqu'un peu tape à l'oeil, est souvent pertinente et ajoute à l'immersion.

 

Mais pour que l'on se sente concernés par l'ensemble du film, il faudrait également s'investir dans les personnages, et c'est assez difficile avec des acteurs aussi peu charismatiques. Jack Huston est plutôt transparent dans le rôle titre, ce qui est tout de même assez dommage quand on se souvient de la présence imposante d'un Charlton Heston. Quant à Tobby Kebbel, il n'arrive jamais vraiment à s'approprier le personnage de Messala et celui-ci sonne malheureusement assez creux. En conséquence, la rivalité fraternelle puis la haine que vont se vouer les deux personnages principaux n'est jamais aussi palpable qu'elle devrait l'être pour que ce remake fonctionne. L'absence d'une bande-originale digne de ce nom n'aide pas à apporter le supplément d'âme nécessaire, hélas. Aussi le film ne laissera-t-il pas une empreinte très profonde dans l'histoire du cinéma et il y a fort à parier qu'il sera oublié en moins de cinq ans.

 

 

Un dernier mot sur la partie biblique du film, si on peut l'appeler ainsi. Le personnage de Jésus est incarné ici par l'acteur Rodrigo Santoro qu'on avait vu dans des rôles qui ne nécessitaient pas vraiment une aura particulière en général. Sans surprise, il manque donc terriblement de présence pour incarner la figure centrale du monde chrétien. Ses apparitions du début du film sont assez absurdes, il faut bien l'avouer, Jésus étant apparemment installé à Jérusalem puisqu'il semble même y habiter en tant que charpentier cinq ans avant la crucifixion (tout en étant déjà connu des autorités comme un agitateur d'ailleurs). Assez falot, il évoque davantage une figure de hippie que l'image du Messie. Sa présence ne semble être là que pour justifier un happy end extrêmement baclé et expédié en trois minutes à peine.

 

Appréciation : un remake qui assure au niveau du spectacle, mais qui est malheureusement aussi grossier qu'on pouvait le craindre dans son traitement des personnages. Divertissant mais oubliable.

 

 

 

C’est pour quel public ?

 

Le film est nettement plus violent que l'original (même si celui-ci n'était pas toujours tout public non-plus), et ses deux séquences les plus spectaculaires ne manqueront pas d'impressionner les spectateurs les plus sensibles. A ne pas montrer avant 12 ans.

 

Verdict : pour adultes et adolescents à partir de 12 ans.

 

 

Romain