Suicide squad *1/2
De quoi ça parle :
Suite aux évènements de Batman VS Superman, le gouvernement américain redoute que vienne le jour où une nouvelle menace surnaturelle surpassera de très loin les capacités de la défense nationale. Afin de se prémunir contre ce scénario catastrophe, une équipe de super-criminels est constituée comme force de frappe de la dernière chance. Ces individus sont tous considérés comme extrêmement dangereux. Parmi eux, on trouve le mercenaire Deadshot - l'homme qui ne manque jamais sa cible - mais aussi Harley Quinn, la compagne du Joker, à l'esprit tout aussi dérangé...
Date de sortie : 03/08/2016
Durée : 2h 03
Qui l’a fait ?
David Ayer, réalisateur de End of watch, Sabotage et Fury.
Qui joue dedans ?
Will Smith, acteur américain dont la carrière explosa à la fin des années 90 avec des films plutôt légers comme Bad boys, Men in black et Independance day, avant de prendre une tournure plus dramatique avec Ali, La Légende de Bagger Vance, Je suis une légende...
Margot Robbie, jeune actrice australienne qui s'est faite connaître dans Il était temps, The Big short, et plus récemment dans Tarzan.
Jared Letto, l'acteur de Mr Nobody, Fight club, Requiem for a dream, récemment oscarisé pour son rôle dans Dallas buyers club.
Est-ce un bon film ?
Si le film est assez regardable, on est malheureusement très loin du blockbuster fun et subversif annoncé par les multiples bande-annonces. Il était question d'une chasse à l'homme pour retrouver le Joker, d'une dream-team de super-méchants incontrôlables, d'un humour cinglant se jouant des clichés des films de super-héros. Hélas, trois fois hélas, il ne s'agissait là que d'une posture marketting de la part de la Warner. Au final, ce Suicide squad est un gros film de studio, formaté et pensé pour être le plus lisse possible, malgré son sujet prétendument sulfureux.
Les "méchants" qu'on nous présente ici n'ont rien d'anti-héros, en dehors de quelques traits caricaturaux et fort peu convainquaints. Deadshot, qui est clairement ici le personnage principal, est à l'image de tous les personnages récents interprétés par Will Smith, à savoir un bon père de famille, quelque peu incompris mais plein de bonne volonté. Le fait qu'il soit un tueur à gages a finalement moins d'impact sur le spectateur et sur l'intrigue que ses relations très proprètes avec sa petite fille.
De même, Harley Quinn devient ici une sympathique psychopate, guidée par son amour fou pour le Joker et par rien d'autre. On ne l'imagine pas tuer qui que ce soit ou commettre un crime pire qu'un vol à l'étalage, car on ne nous la présente que comme un élément comique, sans jamais faire ressentir sa dangerosité. Quant aux autres personnages du Suicide squad, ils ne sont qu'autant de silhouettes en carton, des clichés ambulants qui n'ont rien non-plus de bien redoutable. D'ailleurs, tout ce petit monde ne manquera pas de se rassembler le moment venu, au seul prétexte de montrer qu'ils ne sont pas si méchants en fin de compte et qu'eux aussi peuvent se battre pour le bien de la population.
L'intrigue n'ayant rien de très engageant en elle-même (avec un méchant bien peu marquant et une utilisation du Joker qui en fera malheureusement la version la moins réussie qu'on ait vu de ce personnage au cinéma), le spectateur ne gardera pas de l'ensemble un souvenir très durable. Après le démarrage plus que mou de Man of steel suivi du gros soufflé qu'était Batman VS Superman, il semblerait que le tout nouvel univers DC au cinéma soit loin de prendre son essor. On conseillera donc aux spectateurs d'aller plutôt voir du côté de la concurence en attendant que la Warner trouve quoi faire de son univers de super-héros...
Appréciation : un film à la publicité quasi-mensongère, écrasé sous les conventions, et aux personnages bâclés, qui constituera du moins un divertissement acceptable pour les plus indulgents.
C’est pour quel public ?
On s'attendait à un film torturé pétri de cynisme et d'humour noir, mais au final, il n'en est rien. On est loin du côté trash d'un Dead pool, ou de la noirceur d'un Watchmen. Ce Suicide squad se révèle ironiquement être un film famillial sans rien de bien méchant, un film famillial terriblement oubliable, hélas.
Verdict : regardable à partir de 10 ans.
Romain
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